Affichage : 101 - 105 sur 105 RÉSULTATS

Les béatitudes comme un miroir de la foi – homélie du dimanche 29 janvier 2023

télécharger au format pdf

Les lectures du jour

Les béatitudes comme un miroir de la foi

Chers amis, chers frères et sœurs,

Je pense qu’il faut tout une vie pour épuiser cet évangile des béatitudes que nous venons d’entendre. On peut l’entendre de plusieurs manières : comme un projet de vie, comme un encouragement… On peut aussi y voir la vie de Celui qui parle : la vie de Jésus qui s’est fait pauvre, petit et qui a été persécuté, avant de faire de sa croix un chemin de gloire, pour tous ceux qui croient et espèrent en lui. Un jour, j’étais jeune séminariste, alors que j’avais fini de lire un livre écrit par un pasteur presbytérien qui parlait avec un très grand enthousiasme de La puissance de la louange (c’est d’ailleurs le titre de ce livre qui contenait beaucoup de témoignages), j’avais dit à mes frères et sœurs qu’il fallait que nous remerciions Dieu pour la maladie et les souffrances atroces de notre tante qui souffrait horriblement. Qu’il fallait que notre tante soit dans l’action de grâce et la reconnaissance pour cette maladie. Je peux vous dire que mes frères étaient bien choqués et scandalisés. On peut bien essayer de rendre grâce à Dieu pour toute chose et pour toute situation (c’est ce que Saint Paul nous recommande), mais s’il vous plait, n’allez pas dire à une personne qui est dans la douleur et qui pleure, que c’est une situation heureuse qu’elle traverse, et que le royaume des cieux lui est donné. N’allez pas dire à quelqu’un qui a faim, « sois heureux par ce que tu as faim, car tu seras rassasié » ; Donnez-lui plutôt de quoi se rassasier ici et maintenant, et vous lui ferez un grand bien.

Il est clairement difficile, voire dangereux d’appliquer les béatitudes aux autres. Elles ne sont pas un argument pour ne pas regarder en face la souffrance ou encore pour esquiver très astucieusement et peut-être même chrétiennement les situations difficiles que nous-mêmes ou des personnes qui nous entourent peuvent traverser. On ne doit pas se cacher derrière les béatitudes pour ne pas lutter pour un monde plus juste et plus apaisé.

Je vous propose de regarder aujourd’hui les béatitudes comme un miroir qui vous renvoie votre propre image. Et peut-être aussi l’image d’un autre.

Quelle image de nous-même nous renvoient les béatitudes quand nous les regardons comme un miroir de foi ? Quand je me regarde dans cette phrase « heureux les pauvres de cœur », je découvre peut-être mes pauvretés ; Quand je médite cette béatitudes « heureux ceux qui ont faim et soif » je découvre mes faims et mes soifs les plus profondes ; en continuant, je peux découvrir mes persécutions, mes combats, mes manques de douceur ou mes besoins de douceur. Mais ce que je découvre aussi et surtout, c’est une forme d’espérance. Espérance et non complaisance. Les béatitudes peuvent nous rassurer. Elles nous disent que la pauvreté de notre cœur peut nous permettre de nous rapprocher du royaume de Dieu ; que notre tristesse peut nous permettre de sentir une vraie consolation, une consolation qui vient de Dieu. Que les persécutions et les situations ne sont pas la fin de tout, et qu’au contraire cela peut servir notre salut éternel. Mais en même temps les béatitudes nous renvoient l’image d’un autre qui n’est pas nous. Elles nous renvoient l’image de celui qui les proclame dans l’Évangile. Et nous invitent à partir de Lui.

Frères et sœurs, le miracle des béatitudes est possible lorsque nous avons les yeux fixés non pas sur nous-mêmes mais sur Celui qui pour nous s’est fait humble et miséricordieux. Et pour cela, nous avons toujours le choix, soit de partir de nous-mêmes comme le centre de tout – et Dieu sait que c’est la plus grande tentation de notre temps – soit d’accepter de nous recevoir d’en haut. Accepter d’être encore « enseignable », de faire les choses non pas comme nous voulons, non pas comme il nous parait agréable et beau de les faire, mais comme Dieu veut qu’on le fasse. C’est une manière d’accepter et d’accueillir les médiations naturelles et institutionnelles (Les enfants par rapport à leurs parents, l’Église, la tradition, la hiérarchie…) Le chemin des béatitudes est pour ainsi dire un chemin d’obéissance où l’on se laisse enseigner par la parole et l’exemple de Jésus. Un chemin où l’on se découvre soi-même comme étant limité, mais alors promis à un bonheur véritable : le bonheur de ceux qui ne partent pas d’eux-mêmes, mais qui accueille la volonté et la sagesse de Dieu. De la nuit de la faim, de la soif, de la persécution et même du doute, pourra naître une lumière. La lumière de la foi. L’obéissance de la foi rend possible pour chacun de nous aujourd’hui le miracle des béatitudes.

Judicaël Mitokpey
29 janvier 2023

Quoi de neuf ? – homélie du dimanche 22 janvier 2023

télécharger au format pdf

Les lectures du jour

Quoi de neuf ?

Finis la vaisselle jetable, la course aux derniers jouets mis sur la marché, le remplacement sans réflexion de tout instrument ou objet défectueux. Place à la réparation, à l’occasion, à la sobriété. Tout cela au nom du devoir de la protection de l’environnement. Cela donne bonne conscience à votre serviteur qui continue de rouler dans une voiture achetée au siècle dernier !

Eh bien, aujourd’hui c’est à du neuf que nous avons affaire… comme dans la publicité qui nous vante jour après jour une nouvelle lessive, une nouvelle application numérique, une voiture neuve, ou un nouveau chef de cuisine dans un restaurant. Oui la Parole de Dieu joue sur le registre du neuf, du nouveau, capable de susciter la joie, l’allégresse, à tel point qu’Isaïe s’aventure à proclamer la promesse d’une ère nouvelle, une période de bonheur à son peuple pourtant plongé dans la désolation et la désespérance. Du neuf Jésus va en apporter aussi dans cette région de Zabulon, Nephtali, et Galilée, région éloignée et méprisée par les responsables religieux de Jérusalem. Du coup c’est l’enthousiasme devant l’arrivée de Jésus, ses paroles ont un impact très fort, si bien que d’humbles pêcheurs partent derrière cet individu qu’ils ne connaissent pas du tout mais qui les a saisis, sur une simple parole « convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche ».

Voilà la grande nouveauté apportée par Jésus. Oui le Royaume des cieux est tout proche, reconnaît-il, ce royaume, c’est-à-dire ce nouveau monde de paix et fraternité aimé par Dieu. Il est là bien réel dans ces contrées de Palestine contrairement à ce qu’en disaient les bien-pensants de Jérusalem. Il est là dans notre monde d’aujourd’hui, dans nos sociétés violentes, injustes, très centrées sur la réussite individuelle. Dieu aurait-il déserté, sinon puni notre époque ? C’est tout le contraire qu’annonce Jésus. Quel souffle de fraîcheur dans ces mots qui peuvent nous encourager à témoigner qu’effectivement le Royaume est déjà là ! Là où la solidarité familiale ou de voisinage joue à plein devant l’adversité, là où s’engagent des passionnés de justice, de fraternité pour accompagner des gens en grande précarité. Il est là quand des gens de tout âge, de toute condition, de tout milieu social aspirent à entrer pleinement dans la vie de Jésus par le désir de recevoir le baptême.

« Venez à ma suite ; et je vous ferai pêcheurs d’homme » : j’ai vibré à cette parole au cours de mon adolescence ; à la fois elle apportait une dimension extraordinaire à mon avenir que je voulais tout orienté vers la rencontre, et elle m’assurait de l’accompagnement sans faille de Jésus ; car si c’est lui qui m’appelait à cette noble tâche, il ne pouvait pas m’abandonner. Je reçois cet appel comme s’il était toujours nouveau, et je souhaite vraiment que chacun de nous et toute notre communauté paroissiale goûtent à la joie de cette nouveauté, qui durera plus que celle apportée par les supposés plaisirs de notre société de consommation.

André Jobard
22 janvier 2023

Redécouvrir la grâce d’être aimé et choisi par Dieu – homélie du dimanche 15 janvier 2023

télécharger au format pdf

Les lectures du jour

Redécouvrir la grâce d’être aimé et choisi par Dieu

Chers amis, chers frères et sœurs,

Je voudrais vous parler ce soir (ce matin) d’une chose importante. Je suis sûr que c’est quelque chose qui va vous intéresser. C’est vrai que je ne vais pas vous proposer une affaire qui vous permettra de rentrer chez vous avec un chèque de 30.000 euros. Ce que je vais vous dire n’est pas sur le même plan. Mais c’est aussi important qu’un gros chèque. Je voudrais vous parler d’amour. C’est sûr qu’il y en a parmi vous qui se disent : l’amour oh si tu savais ! Ou encore « tu vas nous chanter la bonne vieille chanson catho, de « Dieu vous aime, Dieu est amour ». Et pourtant, il bien vrai que Dieu est amour et qu’il nous aime inconditionnellement.

Je voudrais vous parler d’amour et d’élection. Pas d’élection de député ou de président de la République, mais d’élection divine. Alors c’est quoi cette histoire d’amour et d’élection divine ? C’est ce qui se passe dans les textes de la liturgie de ce dimanche. Dans la première lecture, le prophète Isaïe donne la parole à un Serviteur de Dieu choisi pour être la lumière des nations. Voici ce que dit ce serviteur : « Maintenant le Seigneur parle, Lui qui m’a façonné dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur. Oui j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force. Il m’a dit : C’est trop peu pour que tu sois mon serviteur, je fais de toi la lumière des nations ». S’il n’y a pas trop de poussière sur votre Bible (Passez un coup de chiffon s’il y en a), n’hésitez pas à l’ouvrir et à lire entièrement ce chapitre 49 du livre du Prophète Isaïe. L’Ancien Testament ne montre pas forcément un visage de Dieu guerrier et vengeur comme on le pense souvent. Plus loin dans ce texte on peut lire ceci : « Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait, moi je ne t’oublierai pas. Car je t’ai gravé dans les paumes de mes mains. ».

Il est clair que Dieu est passionnément amoureux de ce serviteur. Et qu’il l’a élu, c’est-à-dire choisi. Pour nous aujourd’hui, ce serviteur qui est la lumière des nations présente une grande similitude avec Jésus. Et même si le texte d’Isaïe l’assimile à tout le peuple d’Israël, les Paroles de Jean Baptiste dans l’Évangile nous disent que c’est bien de Jésus qu’il s’agit. D’ailleurs, c’est en lui et pour lui que Israël a été choisi. Jean Baptiste témoignage que Jésus est l’élu, l’agneau de Dieu, celui qui a reçu la totalité et la plénitude de l’amour de Dieu, celui sur qui repose l’Esprit du Père. Jean Baptiste dit : « tout ce que j’ai fait, je l’ai fait pour lui, pour qu’il soit manifesté ». Et il ajoute : je l’ai reconnu moi-même parce que j’ai vu l’Esprit descendre et demeurer sur lui. Et contrairement à moi, Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint.

Chers amis, le baptême dans l’Esprit Saint est la grâce extraordinaire que nous recevons au jour de notre Baptême. Ce n’est pas un autre baptême. Mais c’est la prise de conscience profonde du feu d’amour qui est allumé en nous et qui parfois ne brûle pas assez parce que recouvert de cendre. C’est le fait de partager et de vivre la vie de Jésus. C’est-à-dire la grâce d’être aimé et choisi de la même manière que Lui. C’est une grâce dont il nous faut constamment prendre conscience et qu’il faut mettre à jour en entretenant la lumière que nous avons reçue à l’intérieur de nous au jour de notre Baptême. Depuis ce jour de notre baptême, Dieu le père en nous regardant, voit son Fils Jésus. Et il nous dit les mêmes paroles que nous avons entendues dans la première lecture : je t’ai désiré depuis toujours, je t’aime d’un amour infini. Tu as de la valeur à mes yeux. J’ai gravé ton nom dans la paume de mes mains. C’est trop peu que tu sois mon serviteur ou ma servante, je fais de toi la lumière des nations. Sois porteur de cette lumière.

Frères et sœurs, se savoir ainsi aimé, élu et choisi pour porter Dieu au monde, c’est plus que gagner au loto. C’est vivre de la vie de Dieu. Aimer de l’amour dont il a aimé et briller de sa lumière. Je nous souhaite à tous de redécouvrir et de vivre profondément la grâce de notre Baptême. D’y trouver notre joie et notre bonheur. Amen

Judicaël Mitokpey, Vicaire
15 janvier 2023

Avec audace – homélie du dimanche 8 janvier 2023 – Épiphanie

télécharger au format pdf

Les lectures du jour

Avec audace

A l’heure des échanges de vœux, j’ai eu l’idée de téléphoner à Balthazar, Gaspard et Melchior, d’abord pour leur souhaiter une bonne année, et surtout pour leur demander s’ils avaient eu un faire-part de naissance du roi des juifs, pour s’être mis si facilement en route en direction d’un pays lointain. Savez-vous ce qu’ils m’ont répondu après m’avoir chaleureusement remercié d’avoir pensé à eux en ce début d’année ? Ils m’ont tout simplement dit qu’ils avaient entendu au fin fond de leur conscience un appel à se lever pour aller rendre visite à ce prétendu roi des Juifs. Cette réponse m’a complètement abasourdi, stupéfié, sidéré : « comment faire crédit à une petite voix intérieure et se lancer dans une telle aventure ? » J’en étais là de mes réflexions quand ils m’ont invité à regarder l’étoile, et donc à lever la tête, alors que j’étais rivé sur mes doutes, sur mes questions, sur mes peurs. Et la conversation s’est interrompue : vraisemblablement une panne de réseau !

J’ai donc regardé le ciel, mais d’étoile je n’en ai pas vu, tellement était forte la pollution lumineuse de nos villes, jointe à un ciel couvert de nuages. Une fois de plus j’étais dans une perplexité extrême, quand soudain me sont revenues les paroles d’Isaïe (notre première lecture), invitant à regarder tout autour de moi, à adopter une attitude d’accueil de l’inattendu, à croire que du bon peut surgir de ce que j’ai tendance à estimer mauvais ou insignifiant. Et cela m’a rempli de joie, à l’instar de la joie qu’ont ressentie les mages à la redécouverte de leur étoile. Il faut dire qu’ils avaient été ‘douchés’ par l’accueil plutôt froid de la part d’Hérode et des responsables religieux de Jérusalem, à qui ils avaient parlé d’un prétendu roi des Juifs qui venait de naître. Le manque d’enthousiasme, sinon la méfiance chez ces derniers avait provoqué chez les marcheurs venus de loin une remise en question de leur initiative : « est-ce que nous nous serions trompés ? » Heureusement l’étoile était réapparue après leur visite à Hérode, les assurant qu’ils n’avaient pas fait fausse route. Leur audace, leur courage, leur confiance y compris envers Hérode (sans naïveté, puisqu’en finale ils n’entreront pas dans son jeu et le piège), vont les conduire tout naturellement vers Celui qui a eu aussi l’audace de venir s’immerger dans l’histoire humaine et qui paiera très cher cette audace, puisqu’il sera rejeté.

« De l’audace, toujours de l’audace ! » tonnait un célèbre révolutionnaire. Je crois que l’audace peut être la dominante de la Parole en cette fête de l’épiphanie. Audace à sortir des sentiers battus et de la routine, à changer notre regard sur les personnes, sur les événements, à retisser des liens distendus après une brouille, à cultiver des pensées bienveillantes et de paix, audace à être attentifs aux signes les plus discrets. La crèche a dû paraître bien lointaine aux mages, comme nous semblent très loin la paix, la réconciliation, la justice ; cela ne les a pas retenus. Quand la voix de la conscience appelle à des choix, même difficiles au premier abord, ne craignons pas de l’écouter, confiants que rapidement la joie va prendre place dans le cœur et donner la force de continuer. N’hésitons pas à relire, prier, contempler la parole de Dieu de ce jour. Tous, quelles que soient nos opinions, notre culture, notre religion, nous pouvons vivre l’expérience des mages, puisque cet enfant couché dans une mangeoire, il est venu pour tous, sans conditions. Il est le roi, non plus d’un clan, d’un peuple, mais le roi de tous.

J’ai tenté à maintes reprises de téléphoner à mes amis pour connaître leur sentiment après une telle aventure. Le répondeur se contentait de dire laconiquement : nous avons trouvé le Messie, cela nous suffit.

André Jobard
8 janvier 2023

Comme Marie, Oser prendre des chemins nouveaux ! – homélie du dimanche 1er janvier 2023

télécharger au format pdf

Les lectures du jour

Comme Marie, Oser prendre des chemins nouveaux !

Chers amis, chers frères et sœurs,

Nous sommes toujours dans la joie de cet événement exceptionnel qu’est la naissance de Jésus. Aujourd’hui nous contemplons le miracle par lequel la Vierge en donnant naissance au Fils de Dieu, est devenue la mère de Dieu. C’est un motif d’action de grâce pour la Vierge elle-même. C’est pourquoi elle proclame dans son Magnificat que « le Seigneur s’est penché sur son humble servante ». Mais c’est aussi un motif d’action de grâce pour nous : une créature humaine, une personne partageant notre condition humaine a été choisie par Dieu pour participer d’une manière intime et étroite à son projet d’amour au profit de tout le genre humain. A travers la Vierge, nous sommes tous choisis pour donner Dieu au monde. Nous nous réjouissons donc avec elle parce qu’elle a dit « oui » au projet de Dieu en renonçant à ses projets personnels d’une vie de famille simple et ordinaire avec Joseph. Et vous savez comment leurs vies ont été bouleversées par l’irruption de Jésus dans leurs projets.

C’est sous le signe du Oui de Marie et de son renoncement que nous entrons dans l’année nouvelle. C’est aussi sous le signe de la Paix. Je ne vous apprends rien si je vous dis que nous sommes au premier jour de l’an et que nous célébrons tous les premiers jours de l’an la journée mondiale de la paix. Et cela depuis 56 ans. A l’occasion de cette journée mondiale de la Paix, le pape a délivré un message dans lequel il pose une question importante pour chacun de nous en ce début d’année : « Quels chemins nouveaux devons-nous emprunter pour nous défaire des chaînes de nos vieilles habitudes, pour être mieux préparés, pour oser la nouveauté ? Quels signes de vie et d’espérance pouvons-nous saisir pour aller de l’avant et essayer de rendre notre monde meilleur ? » Nous pourrons faire le pari cette année, « d’oser la nouveauté ». Le refrain du psaume de ce dimanche et la première lecture dessinent une ligne de conduite qui nous invite à de nouveaux engagements dont l’initiative vient de Dieu : « Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse, que son visage s’illumine pour nous » dit le Psalmiste. Et l’auteur du livre des Nombres dit : « Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage et qu’Il te prenne en grâce. Que le Seigneur tourne vers toi son visage et qu’il t’apporte la paix ». Il s’agit de se placer sous le regard indulgent et paternel de Dieu. Ce regard de Dieu resplendit d’une lumière qui peut nous conduire tout au long de l’année nouvelle et nous emmener à oser la nouveauté. Pour faire l’expérience d’une année nouvelle, il faut des attitudes nouvelles, des comportements nouveaux, des résolutions nouvelles. Sans cela, rien ne fait vraiment la nouveauté de l’année.

Frères et sœurs, ouvrons-nous cette année à la nouveauté de Dieu. Ouvrons les portes au Seigneur. Soyons joyeux de la joie qui nous est donnée. Joyeux de partager cette joie. Les bergers qui se hâtent dans l’évangile vers Bethléem se trouvaient peut-être là par hasard. Ces bergers étaient considérés, comme des parias, des laissés pour compte. Ils se sont laissés conduire en dehors de leurs propres projets vers des terres nouvelles comme ce fut aussi le cas de Marie et Joseph. Et ils repartent joyeux en glorifiant et en louant Dieu. La nouveauté de l’enfant de Bethléem les rejoint dans les aspirations enfouies dans leurs cœurs. Noël est la réponse à tous leurs vœux. Dieu s’est rendu solidaire de leur condition. Oserons-nous marcher avec l’Emmanuel tout au long de cette nouvelle année ? Marcherons-nous dans la paix et la lumière de celui qui nous rejoint aujourd’hui et qui se fait l’un de Nous ? Nous savons en ce premier jour de l’an, que Marie est pour nous un modèle pour faire inconditionnellement confiance au Seigneur et pour rechercher la paix qui vient de Lui.

Judicaël Mitokpey, Vicaire
1er janvier 2023