Communier et servir – homélie du 9 avril – Jeudi Saint (sans office)

 

        Chaque matin, à l’issue de la messe* qu’il célèbre au Vatican dans le respect du confinement, François propose avec émotion une prière de communion spirituelle à tous ceux qui sont privés de la communion sacramentelle. Il sait combien celle-ci nous manque. Ce jeûne involontaire marque tristement ce Carême de pandémie.

        Cette privation nous affecte spécialement en ce soir du Jeudi Saint où la communauté aime se réunir et célébrer, avec joie et sérieux, l’invention de la communion par Jésus. « Communion » commence comme « communauté » et finit par « union ». Le Corps du Christ est partagé par des croyants, femmes et hommes de chair, membres d’un même Corps. La dimension physique et communautaire du sacrement est vitale. La main d’un croyant ému dépose délicatement l’hostie consacrée dans la main d’un frère en Jésus qui la porte à sa bouche pour la consommer. Incorporée, elle devient un peu de lui. Partagée, la communion unit la communauté.

        Le Jeudi Saint fait mémoire d’un autre événement : Jésus a lavé les pieds de ses disciples. Dans l’oratoire de La Visitation un bas-relief reproduit cette scène. Placé devant l’autel, il incite celui qui tend la main pour recevoir le corps du Christ à lier lavement des pieds et communion. Jésus est maître et serviteur. En consommant le corps du maître, chacun est invité à devenir davantage serviteur, et la communauté davantage servante. Depuis quelques années, après la lecture de l’évangile, le soir du Jeudi Saint, des paroissiens de tous âges, lavent les pieds des autres à la demande de Jésus : « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. » Osons cette année faire ce geste en couple ou en famille. Inventons de nouvelles façons de servir les autres, en commençant par la simple observation des recommandations sanitaires.

Vincent Boggio, diacre

* 7 h sur KTO

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