Confortable la situation actuelle? Pas vraiment, nous voilà au pied du mur, sans savoir ce que sera demain alors que nous avions peut-être rêvé d’un futur différent du passé, imaginé à la faveur de ce confinement imposé. Se révélaient des perspectives nouvelles sur nos modes de vie, sur notre consommation, sur le travail, sur la justice sociale. Comment mettre en œuvre tout cela, et avec qui? Nous sommes à la croisée de chemins: lequel choisir? Et pour moi pasteur d’une communauté paroissiale, se présente la difficulté de choisir entre les attentes bien légitimes de certains de se retrouver pour les célébrations comme avant, et le souci porté par d’autres de ne pas favoriser la propagation de ce virus. Et puis après les 2 mois d’été, que sera-t-il possible de mettre sur pied? D’où ma grande perplexité.
Une perplexité qui pourrait m’envahir complètement si j’oubliais tout ce qui s’est vécu de beau, de généreux, d’inventif pendant cette période de confinement. Comment remercier tous ceux qui ont été à la manœuvre afin que les liens entre paroissiens, notamment avec les isolés, soient maintenus? Elle est grande ma joie de pasteur d’une communauté qui a su tant bien que mal accompagner cette situation si difficile.
Alors, au lieu de me crisper sur la peur de me tromper ou sur l’appréhension d’un lendemain inconnu, je nous propose de vivre ce temps présent, dans la confiance qu’il est habité d’une Présence. Présence stimulante pour un regard lucide sur ce qui s’est passé et pour une confiance réelle en un avenir incertain mais riche d’une promesse.
Bel été à tous.
André Jobard