Envoi en mission – homélie du dimanche 11 juillet 2021

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Envoi en mission

 

         Les conditions de cette première mission expérimentale ne sont pas sévères. Jésus est raisonnable avec ses disciples et ne leur demande pas l’impossible. Prudent, il les répartit en six groupes de deux. Il leur fournit de quoi se déplacer : un bâton et des sandales. Il leur conseille de ne pas s’encombrer avec un sac de nourriture. Il précise que si le porte-à-porte est efficace, ils pourront rester chez les gens, et que s’ils sont mal accueillis, ils n’auront pas à insister. C’est confortable. Le stage est de courte durée. Ils seront de retour la semaine prochaine et Jésus leur proposera alors de se reposer à l’écart des foules.

         En écoutant ce passage d’évangile, nous nous interrogeons sur notre mission. Que Dieu nous appelle à la mission, cela ne fait guère de doute. Nous sommes tous appelés, même si nous ne sommes pas passés par le séminaire, même si nous n’avons pas étudié la théologie, même si nous n’avons pas prononcé de vœux. Quand Dieu a appelé Amos pour être son prophète, celui-ci n’avait pas suivi l’enseignement des scribes. Il marchait derrière son troupeau et il soignait les sycomores. La mission que Dieu nous confie est à la hauteur de nos compétences de nos possibilités. Dieu ne nous écrase pas. Peut-être sentons-nous que Dieu nous donne une mission concrète, peut-être le monde ou l’Église nous appellent-ils pour un rôle précis. Mais peut-être aussi Dieu ne nous donne-t-il aucune indication sur la nature de la mission, pas plus qu’il ne l’a fait pour ses disciples. Ils se sont débrouillés et ils ont choisi tout simplement… d’imiter le Christ. Nous n’avons pas le pouvoir de chasser les démons, mais rien ne nous empêche d’appliquer l’huile de la douceur sur les souffrances des malades. Rien ne nous empêche d’aider nos frères à discerner pourquoi le monde a besoin qu’ils se fassent vacciner.

         Par rapport aux disciples envoyés dans cette première mission, nous avons un atout : nous connaissons la fin de l’histoire du Maître sur la terre. Il est mort par amour et il est ressuscité. C’est cet amour qui libère que nous avons à donner sans compter, comme témoignage. Et si le témoignage n’est pas accueilli, Jésus ne nous demande pas d’insister. Nous pouvons secouer la poussière de nos pieds.

Vincent Boggio

11 juillet 2021