Ma sécurité : c’est le Seigneur
La sécurité, on en parle beaucoup en ce moment, sécurité mise à mal par une série d’attentats, par une déferlante de violence dans de nombreux pays, sécurité dont s’emparent avec gourmandise les partis politiques. Il est vrai que nous aimons vivre dans un pays sûr, et que nous comptons sur la force publique pour garantir la sécurité de tous.
Pourtant méditant le psaume 90 à l’origine du titre de cette chronique, je crains que nous oubliions la cause profonde de la violence dont nos sociétés sont de plus en plus victimes. Il s’agit du scandale de l’inégalité croissante entre pays riches et pays pauvres, et à l’intérieur des mêmes pays l’inégalité des conditions d’accès à des vies dignes de ce nom. Quand le psalmiste nous invite à nous mettre sous la protection de Dieu, ce n’est pas pour nous réfugier sous son manteau en nous déchargeant sur lui de notre responsabilité à l’égard des frères en souffrance. En revanche nous confier à Dieu, c’est croire que notre sécurité dépendra de la réalisation de son souhait pour l’avènement d’un monde fraternel et apaisé. Et cela en prenant à bras le corps les problèmes de notre humanité et relever les défis actuels.
Saint Jean, dans la lettre que nous lirons ce dimanche 2 mai nous redira ce même appel : « n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. Voilà comment devant Dieu nous apaiserons notre cœur. » De quoi satisfaire notre aspiration à la vraie sécurité.
André Jobard