La foi dans la prière
Il existe dans la Bible des passages où on peut rire, où on peut s’amuser, des passages dont on peut dire qu’ils font vraiment rire. Et c’est le cas aujourd’hui.
Tout d’abord cette histoire de Moïse… vous l’avez entendue comme moi. Pouvons-nous croire au fait que la victoire de l’armée d’Israël soit due au seul mouvement des bras du vieux Moïse, tellement vieux d’ailleurs qu’il ne peut plus lever les bras tout seul. On dirait une petite histoire qu’on raconte aux enfants avant leur coucher. Et puis dans l’évangile cette veuve casse-pied et insistante qui finit par faire céder ce juge pourtant peu enclin à écouter les doléances de vieille femme. On a l’impression que Jésus lui-même s’amuse de cette petite parabole.
Alors ? Quel peut être le message très sérieux à travers ces histoires drôles ? Des histoires aptes à retenir l’attention des auditeurs ? Il me semble que saint Paul en insistant sur la nécessité de la persévérance résume bien cette parole et nous donne un élément de réponse. Oui persévérer dans la prière, c’est très important, c’est une marque de confiance. Prier seul, mais aussi prier ensemble, comme Moïse avec ses deux compagnons ; nous avons besoin de la prière des autres, comme en ce moment.
Aujourd’hui se rassemblent toutes les personnes de notre paroisse qui ont eu la chance d’aller à Lourdes cet été. Lourdes, un lieu très fort, où il y a beaucoup de monde qui prie. Chacun vient avec ses soucis, ses maladies, ses préoccupations, ses joies. C’est un vaste mouvement de prières, avec des messes à la grotte, des processions, des chemins de croix, et autres dévotions. Tout le monde n’en revient pas guéri, mais tous en reviennent sauvés, c’est-à-dire apaisés, confiants que Jésus continue d’agir dans les cœurs, dans le monde, parce que la prière nous libère de l’emprise de nos désirs, de nos attentes, de la recherche de nos intérêts. A Lourdes il y a beaucoup d’entraide, comme pour Moïse, des personnes qui soutiennent ceux qui ne peuvent plus marcher, qui souffrent de handicaps multiples. C’est ensemble que nous sortons de nos misères, et c’est l’Esprit de Jésus, qui a envahi le cœur de Marie et celui de Bernadette qui nous façonne un cœur apte à accueillir sa présence dans nos vies.
Jésus revient aujourd’hui dans notre assemblée ; et je suis certain qu’en nous voyant réunis dans la joie et dans la prière, il ne s’interroge plus pour savoir s’il y a encore de la foi.
André Jobard
16 octobre 2022