La guérison de l’aveugle de naissance – homélie du dimanche 22 mars (sans messe)

 

        L’évangile du jour, la guérison de l’aveugle de naissance, est proposé selon deux versions, une brève et une longue, intégrale.

        Puisque prendre le temps est notre fil rouge pour cette année et que le confinement donne du temps à beaucoup, nous pouvons lire successivement les deux versions.

        La lecture brève met en scène, un jour de sabbat, un homme qui ne sait pas ce que c’est que voir (il ne demande donc rien) et Jésus, vrai homme, vrai terrien (la salive et la terre), juif pratiquant (il sort du Temple), mais croyant libre (il guérit le jour du sabbat). En cet homme Jésus, Dieu est visible pour ceux qui peuvent et veulent le voir en lavant la boue qui les en empêche.

        Dans la lecture longue Jésus tord le cou à une idée reçue. Ni la maladie ni le handicap ne sont des sanctions du péché. Que certains pensent que l’aveugle ait pu pécher avant de perdre la vue est ridicule puisqu’il est né ainsi ! En ajoutant « ni ses parents » Jésus console par avance les parents d’aujourd’hui qui souffrent d’avoir transmis, sans le savoir, un mauvais gène à leur enfant.

        Le Covid-19 est une diablerie. Certains peuvent penser que l’évolution de la gestion de la planète par les Hommes en a favorisé l’émergence et la dissémination. Mais un virus n’est pas une punition divine. Dieu est du côté du bien, des malades, des soignants et de la guérison.

        La suite du texte est un feuilleton. Il oppose le témoin guéri (et sa famille) qui répètent inlassablement ce qu’ils ont vu sans interpréter ni juger, à ceux qui sont confinés dans leur savoir. Les premiers disent la vérité des faits et s’ouvrent petit à petit à Dieu, la source du bien. L’ancien aveugle devient théologien ! Les autres, trop sûrs d’une vérité qu’ils construisent, supputent, condamnent, complotent et s’aveuglent.

        L’épidémie actuelle est vécue au rythme de la réalité et de la vérité des faits, dans la tristesse, la gravité et l’espérance. Elle invite les sachants à l’humilité. Elle ouvre nos yeux, parfois boueux, sur la seule Vérité, le Christ. Il a guéri, il a souffert. Il rend visible un Dieu de miséricorde et de pitié.

Vincent Boggio

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