Un geste qui en dit long !
Ce soir je n’ai pas envie de vous dire grand chose ; non que je ne sache pas quoi vous dire, mais que parce que tout est dit à travers ce que fait Jésus. Il ne parle pas, il agit. Alors j’ai envie de contempler cela avec vous, de regarder la beauté de ce geste si simple, que nous appelons le lavement des pieds.
Geste qui peut nous surprendre : laver les pieds, on le fait chez soi, dans sa salle de bains, pas quand on arrive chez quelqu’un qui nous a invités. Au temps de Jésus, les gens marchaient souvent pieds nus, ou en sandalettes, sur des chemins qui n’étaient pas goudronnés, qui étaient poussiéreux. Alors en entrant dans une maison il était habituel que celui qui reçoit, propose une bassine à ses hôtes pour leur rafraîchir les pieds, et généralement c’était les esclaves ou les serviteurs les moins considérés qui accomplissaient ce geste. D’où la surprise de Pierre, qui croyait qu’avec Jésus il s’était trouvé un ami de haut rang. Voilà qu’il découvre que Jésus s’abaisse devant ses disciples, devant tout homme, toute femme. Un renversement total pour Pierre et ses amis, comme pour nous peut-être qui pensions qu’il fallait se mettre à genoux devant Jésus, le fils de Dieu.
Ainsi ce geste de Jésus est très riche de sens ; à la fin il invite ses disciples et amis à faire de même en mémoire de lui. Il dira la même consigne après le partage du pain et du vin qui sont le signe de sa vie donnée. Ainsi il veut tout simplement nous dire que donner sa vie passe par tous les petits gestes du quotidien, comme par exemple, prendre soin du malade, de tous ceux qui souffrent, rendre service, consoler un camarade qui ne va pas bien C’est dans ces petites choses de la vie courante, qui peuvent coûter à la longue que se révèle notre souci du frère à qui nous donnons un peu (ou beaucoup pour certains) de notre vie.
Nous le constatons : dans ce geste de Jésus, c’est l’être-même de Dieu qui nous est manifesté. Il se met à notre disposition ; cela nous engage à nous tourner vers les autres, notamment vers celui qui a le plus besoin de notre présence. Communier à Jésus, ce que vous allez vivre bientôt, les enfants, c’est recevoir sa force pour aimer comme lui, pour être en communion avec lui ; c’est se laisser laver par lui, comme il le dit à Pierre pour avoir part à sa vie, à sa mort, à sa condition de ressuscité.
André Jobard
14 avril 2022 – Jeudi Saint
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