Simon de Cyrène – homélie du dimanche 10 avril 2022 – Les Rameaux

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Les lectures du jour

Simon de Cyrène

Cette lecture est éprouvante. C’est le chemin d’un homme injustement condamné à mort, avili, torturé et crucifié. Il suscite en nous un mélange de colère et de compassion. Il est l’image des enfants, des femmes et des hommes qui chaque jour sont avilis et mis à mort à travers le monde. Cet homme est le Fils de Dieu. Sa passion est le point d’orgue d’un message d’amour « Aimez-vous les uns les autres » jusqu’à la mort. Cet amour sans limite conduit à la résurrection et à la vie éternelle.

La Passion est illustrée dans nos églises par le « chemin de croix », cette série de tableaux miniatures, appelés stations, qui retrace cet événement majeur de l’histoire de Dieu parmi nous. Pendant le carême quinze paroissiens ont écrit une méditation et une prière chacun pour une des stations. Leurs textes sont ancrés dans l’histoire de leurs vies, de la vie des autres, de la vie du monde actuel. Il seront médités et priés le vendredi saint, vendredi prochain, dans chacune des anciennes églises de la paroisse. L’ensemble est disponible pour tous sur le site de la paroisse.

La station numéro 5 rappelle l’intervention de Simon de Cyrène. Comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix pour qu’il la porte derrière Jésus. C’est l’une des figures les plus connues de l’Évangile. Il est cité dans un poème de Francis Jammes, mis en musique par Brassens : (…) Par le malheureux dont les bras ne purent s’appuyer sur une amour humaine comme la croix du Christ sur Simon de Cyrène () C’est aussi le nom de l’Association qui a créé à Saint-Apollinaire, un habitat partagé entre personnes avec handicap et personnes valides.

C’était un étranger, un migrant venu de Cyrène dans l’actuelle Libye. Il n’était pas dans la foule qui suivait Jésus. Il revenait des champs. Son chemin quotidien a croisé par hasard le dernier chemin de Jésus. Il n’a rien demandé. Il a été réquisitionné par les soldats qui craignaient que Jésus meure avant d’arriver au calvaire. On ne sait rien de ce qu’il a pensé ni quand il portait la croix, sans doute en silence ni quand il appris qui était ce condamné, ni quand il a appris la Résurrection et compris qu’il avait eu la grâce de porter la croix du Fils de Dieu.

Dans le chemin de croix paroissial Simon de Cyrène est évoqué 3 fois. C’est dire combien son attitude nous interpelle. Notre humanité et notre Foi nous donnent envie de nous identifier à cet homme obligé de vaincre sa répugnance pour porter une croix salie par le sang et la sueur de Jésus et l’accompagner dans son œuvre de salut pour tous les hommes. C’est ce que nous faisons quand nous allons avec bonté à la rencontre de celui qui est faible, persécuté, pour partager sa souffrance. Alors nous aidons Jésus à porter sa propre croix, nous devenons serviteurs du salut.

Vincent Boggio
10 avril 2022