Chers frères et sœurs, chers amis.
La liturgie de ce dimanche nous invite à la joie. Une attente peut être stressante ou même angoissante. Parce qu’on ne sait pas comment les choses vont se passer. Ou parce qu’on ne sait pas si Celui que l’on attend viendra vraiment. Mais il est une forme d’attente qui remplit aussi de joie. C’est l’attente des parents lorsque leurs fils ou leur fille qui étudie dans une autre ville ou dans un autre pays annonce qu’il revient. C’est l’attente de la femme dont le mari parti en voyage annonce son retour. Pour être juste et cohérent, il faut reconnaître donc que c’est l’annonce et la certitude que la personne vient qui remplit de joie. Si le fils parti à l’étranger ne donne pas de nouvelle, on est plutôt triste. S’il n’annonce pas qu’il revient, on pense à lui, parfois avec une petite tristesse dans le cœur, et on espère vraiment qu’il reviendra très vite. Une fois qu’il a annoncé qu’il va venir, on se réjouit à l’idée de le voir bientôt.
Frères et sœurs, notre joie ce dimanche est de cette nature. Nous pouvons être sûr que Jésus vient vraiment à Noël. Il est déjà venu, il vient encore et il viendra à la fin des temps. Et en voyant sa lumière poindre à l’horizon, nous pouvons laisser libre court à notre enthousiasme et à notre joie. Saint Paul nous invite dans la deuxième lecture à cet exercice extraordinaire. Ne pensez à rien d’autre qu’au Seigneur qui vient et se laisser remplir de sa joie. Ou plutôt, au cœur de toutes les préoccupations et de toutes les pensées auxquelles nous ne pouvons nous dérober – la famille, le travail, les engagements ici et là – nous pouvons introduire la joie du Seigneur. Nous pouvons vraiment laisser la joie de son avènement toucher toutes les choses qui nous occupent et nous préoccupent. Nous pouvons laisser sa lumière irradier toutes ces réalités de manière que nous pensions désormais à toutes ces choses avec des cœurs remplis de joie et d’espérance. Et non avec des cœurs tristes, assombris et désespérés. Soyez toujours dans la joie dit Saint Paul. Le Seigneur vient bientôt. Il illuminera toute chose et sa joie transformera toute tristesse. Saint Paul continue en disant : priez sans relâche. Rendez grâce en toute circonstance. Oui vraiment en toute circonstance. Il ne dit pas rendez grâce malgré les circonstances. Mais il dit : rendez grâce en toute circonstance. Discernez la valeur de toute chose : ce qui est bien gardez-le, et éloignez-vous de toute espèce de mal.
Cette dernière phrase indique bien que le mal ne fait pas bon ménage avec la joie. Il convient donc d’assainir les cœurs pour qu’ils soient disposés à rayonner de la joie de cette attente du Seigneur. C’est peut-être pour cela que l’Évangile nous fait entendre la voix de celui qui crie dans le désert et qui nous invite à redresser les chemins du Seigneur et à rendre droit ses sentiers. C’est cette voix qui rend témoignage à la lumière. Veux-tu rendre témoignage à la lumière qui se lève à l’horizon ? Écoute cette voix qui t’invite à l’humilité, à la sobriété, à la simplicité, et enfin à la joie. Dans l’aujourd’hui de notre attente, frères et sœurs, ne nous laissons pas submerger par les soucis de monde présent. Portons–les dans la foi, dans l’espérance et dans la joie, à la rencontre de Celui qui vient. Amen
Judicaël Mitokpey
17 décembre 2023 – 3ème dimanche de l’Avent