Tous serrés les uns contre les autres – 3 avril 2020

 

A tous les paroissiens confinés …

 

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        Quelle émotion pour moi de vous retrouver, chers paroissiens devant cette église comble, église abandonnée depuis des semaines ! Je vous vois tous serrés les uns contre les autres, hurlant votre joie de pouvoir enfin chanter d’une même voix : « Le Seigneur est ressuscité ». Je vous vois tous à vos places habituelles, je vois tous les animateurs de chants, Rémi, Nadine, le groupe aïneo, Jean-Marie, Bernard, Pierre, je vois tous les servants de messe, nos sacristains au complet, nos 2 diacres Patrice et Vincent, et j’entends le couloir des enfants grouillant de jeux et de cris. Et là, pour une fois vous êtes tous à l’heure, et même à l’avance. Puisque cette année nous voulons prendre le temps, nous avons décidé de venir une heure plus tôt, histoire de rattraper le temps perdu…

        Peut-être allez-vous penser que l’épreuve du confinement a été fatale à la raison de votre curé, pour qu’il voie son rêve déjà réalisé. Il est vrai qu’à force d’imaginer le moment où nous nous retrouverons dans la joie, il m’arrive de prendre mes rêves pour la réalité. Mais au moment où nous entrons dans cette grande semaine, dite semaine sainte, je pense que nous pouvons la vivre non pas seulement comme une épreuve à supporter en souhaitant qu’elle passe au plus vite, mais plutôt dans la confiance que rien n’est perdu, dans la confiance que ce temps de confinement imposé débouchera tôt ou tard sur une vie nouvelle. Ce qui a habité Jésus sur son chemin de croix que nous allons méditer toute cette semaine,(et pour cela reportez-vous aux 2 propositions qui nous sont offertes, l’une de notre évêque, l’autre de paroissiens qui ont médité chacun une station : très beau et merci à eux!), c’est une confiance absolue en son Père et un amour total de tous ses frères en humanité : même s’il a eu ses moments de doute, de peur, d’angoisse, il a tenu bon grâce à cette confiance que le Père ne l’abandonnera pas dans la mort, et ne donnera pas le dernier mot à la violence et à la vengeance.

        Frères et sœurs, que cette confiance traverse notre épreuve actuelle, et plus largement qu’elle nous stimule dans notre volonté à construire un monde plus fraternel. Chacun, depuis son lieu de confinement tentera de vivre cette semaine sainte dans cet esprit-là, en communion très forte les uns avec les autres. Et priez pour que les rêves de votre curé deviennent vite réalité.

Bonne semaine sainte à tous.

André Jobard

3 avril 2020

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