Tout – homélie du 6 décembre 2020

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Tout

 

       Le professeur d’homélie qui avait la charge délicate d’initier les diacres en formation à la prédication nous a dit : « Une bonne homélie doit évoquer chacun des trois textes du jour. C’est bonus si vous pouvez aussi citer le psaume ». Facile à dire ! Difficile à faire ! Heureusement aujourd’hui il y a Internet.

– Dis-moi Google, qu’y a-t-il de commun aux trois textes du jour ?
– Tout.
– Dis-moi Google, tu n’as pas bien compris, ou alors tu as un bug ?
– Pas du tout, je confirme. Le point commun c’est « tout », « toute » et « tous ».

Google a raison.

« Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées ! »
« Tout être de chair verra que la bouche du Seigneur a parlé. »
« Son bras lui soumet tout. »
« Il veut que tous parviennent à la conversion. »
« La terre, avec tout ce qu’on a fait ici-bas ne pourra y échapper. »
« Faites tout pour qu’on vous trouve sans tache ni défaut, dans la paix »
« Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de Jean [qui baptisait]. »

Tout est dit.

        Dieu, que Clarisse appelle le « Tout-amour » ou le « Tout-autre » dans le diaporama qu’elle a mis cette semaine sur le Trait d’union, bichonné pour tous par Sophie et Jean-Paul, Dieu est au-dessus de tout. Il vient avec toute sa puissance. Son bras lui soumet tout. Mais il vient pour tous. « Tout être de chair », chacun de nous, est invité à préparer sa venue en se tournant tout entier vers lui.

        Avec Dieu il n’y a pas de demi-mesure. Il nous invite tous à la conversion, chacun individuellement mais aussi collectivement. Comme les habitants de Jérusalem qui allaient tous, donc ensemble, recevoir le baptême de Jean, nous avons besoin de tous les autres pour parvenir à la conversion. C’est une des raisons pour laquelle nous aimons nous retrouver tous à la messe dominicale. Ce n’est pas la raison le plus souvent alléguée dans les débats de ces dernières semaines. Mais c’est bien tous ensemble que nous nous reconnaissons pécheurs au début de la messe et que nous demandons pardon. Les paroles du « Je confesse à Dieu » sont si familières que l’on n’y fait plus attention : « Je vous supplie mes frères de prier pour moi le Seigneur notre Dieu » sous-entendu pour qu’il me fasse miséricorde ». Démarches individuelle et collective mêlées.

        Oui, dans notre avancée vers Noël, pour « combler tout ravin », et pour nourrir l’espoir de « tout faire pour que Dieu nous trouve sans tache ni défaut dans la paix » qu’il apportera à Noël, nous avons besoin des autres. C’est pourquoi le rendez-vous de prière discret proposé chaque soir par les chanteurs du groupe Aineo a une valeur inestimable.

        Pour finir cette toutologie je vous conseille de lire « Fratelli tutti », ce qui veut dire « Tous frères », la lettre encyclique du pape François, et « Ma liberté en temps d’épreuves », la lettre pastorale de notre évêque adressée à tous les fidèles du diocèse de Dijon. Vous pouvez la prendre dans le narthex.

Vincent Boggio