Un mot-clef de l’Évangile – homélie du dimanche 17 octobre 2021

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Un mot-clef de l’Évangile

 

        Pour grandir dans la Foi, nous avons Jésus, son Évangile et l’Église. Jésus est la Vérité, le chemin vers le Père. Son Évangile, annoncé par ses paroles, sa vie, sa mort et sa résurrection, ont été mis par écrit par ses disciples. Ils sont très proches de la Vérité.

        L’Église a transmis l’Évangile de Jésus jusqu’à nous. Heureusement. Sans elle, il se serait perdu et nous ne pourrions pas connaître, Jésus, la Vérité, le chemin vers le Père. L’Église aide les baptisés à lire l’Évangile, à le pratiquer en aimant les autres, à se tourner ensemble vers le Père pour le prier. Elle est au service de l’Évangile et donc de la Vérité. Mais elle n’est pas la Vérité. Elle a développé des dogmes, des rites sacrés, des normes, parfois éloignés de l’Évangile. Elle a pu se tromper. Elle le reconnaît difficilement parce qu’elle croit trop souvent avoir la Vérité.

        En voici un exemple, dans le passage de l’Évangile que nous venons d’écouter. Les apôtres, Jacques et Jean n’ont aucun complexe. Ils pensent mériter les meilleures places au ciel, à côté de Jésus. Celui-ci les remet sèchement à leur place. C’est très clair et les apôtres ont bien compris la leçon.

        Pourtant au fil des siècles, l’enseignement de l’Église a encouragé les baptisés à considérer que des hommes, cardinaux, chanoines, diacres, évêques, papes, prélats, prêtres, religieux étaient au-dessus d’eux, qu’ils étaient plus dignes, plus saints, plus sacrés, plus près de Jésus et méritaient davantage d’honneurs. Certains ont profité de cette position, devenue un pouvoir, pour assouvir leurs pulsions sexuelles en agressant des enfants que les parents leur avaient confiés pour qu’ils leur annoncent l’Évangile.

       Autour de l’autel, il y a des servantes et des servants et deux diacres, mot qui signifie « serviteurs » dont l’un est également prêtre. Il manque malheureusement des femmes. Mais l’Église ne pourra pas éternellement les déqualifier. Servantes, servants et diacres ne sont pas au-dessus des autres serviteurs. Ils sont des sœurs et des frères qui ont accepté un rôle différent, être des signes de l’Église servante.

 

 

        « Serviteur », c’est un mot-clef de l’Évangile. Jésus « n’est pas venu pour être servi mais pour servir ». Il nous invite à être serviteurs à sa suite. Servir rend le serviteur heureux.

         Voici le message joyeux d’un serviteur discret du groupe solidarité de la paroisse reçu mercredi après la reprise des repas.

        « Quel bonheur de se retrouver (…) pour notre repas solidaire. Nous avons retrouvé avec grand plaisir des figures familières : Manu, Robert, Jean-Paul, Catherine, Marina et ses 2 fils, une maman albanaise avec son fils handicapé (…) Les mesures sanitaires ont généré (…) [la] suppression de l’accueil café et de l’apprentissage du français [et] l’accueil maximum de 15 personnes simultanément dans chaque salle de restauration. Les gestes barrières ont été respectés et la quiétude relationnelle a permis un dialogue tout aussi précieux que la nourriture (…) En tant que bénévoles (…) quel bonheur de se retrouver pour partager notre repas clôturant notre service (…). »

        Le message s’achève sur une parole du pape François : « La bienveillance est la libération de la cruauté qui caractérise parfois les relations humaines, de l’anxiété qui nous empêche de penser aux autres, de l’empressement distrait qui ignore que les autres ont droit d’être heureux ».

Vincent Boggio

17 octobre 2021