Même si Noël est sauvé, ce Noël 2020 revêtira une couleur particulière. N’est-ce pas l’occasion de nous replonger dans la force de cette fête ? Depuis longtemps nous déplorions les dérives d’une fête limitée aux cadeaux, papillotes et repas, alors qu’au fond de nous il y avait le désir d’aller au-delà et de retrouver le sens de Noël. Eh bien nous voilà contraints de limiter les excès de la fête, et même les rencontres familiales tant attendues à cette période.
Au hasard de mes lectures ces jours-ci, je me suis arrêté sur ces lignes qui ont éclairé mon chemin vers le vrai Noël : « Dieu se révèle rarement dans un cœur engoncé dans la richesse et la suffisance de lui-même. Il se déploie dans la faiblesse. » La faiblesse, elle est là pour ce jeune couple réfugié dans une étable pour accueillir leur premier-né ; elle est là dans nos familles dispersées, dans nos célébrations qui devront rester clairsemées et sobres. Elle est là dans notre monde désarmé devant la persistance du virus, comme il l’est devant tant de drames liés à la guerre, à la famine, aux accidents climatiques.
Les places disponibles pour les célébrations étant restreintes, la paroisse propose de vivre en famille, chez soi, un moment de célébration. Avant le déploiement des cadeaux, avant le repas de fête, pourquoi ne pas profiter de cette atmosphère familiale et pleine de tendresse pour s’arrêter un instant et se recentrer sur le mystère de Noël ? La suite de la soirée n’en sera que plus authentique, plus belle ; ce sera une bonne nouvelle qui fait du bien, « à grands coups de bonté ».
Noël sauvé, oui. Mais surtout que Noël nous sauve de la désespérance et nous ouvre à ce Dieu avec nous. C’est le nom de ce Jésus couché dans la crèche.
André Jobard