Vous êtes la lumière du monde – homélie du dimanche 9 février 2020

 

        Décidément, ce livre [la Bible] est bien intéressant. Il y a quinze jours, Michel de Gigord nous incitait avec fougue à en lire un passage chaque jour. L’Apôtre Paul nous a précisé pourquoi : pour que notre foi repose non pas sur la sagesse des hommes qui nous ont transmis cette Bonne Nouvelle, aussi convaincants soient-ils, mais sur la puissance de Dieu.

        Lors de la fête du Christ-Roi, je suggérais que, frères et sœurs de Jésus, nous étions des princes et des princesses. A l’Épiphanie, je nous invitais à être des étoiles, des stars pour annoncer le Sauveur dans notre monde. Aujourd’hui Vous êtes la lumière du monde. Ce n’est pas moi qui le dis. C’est Jésus, la Parole de Dieu faite chair, qui l’annonce à ses disciples, donc à tous les baptisés.

        Dimanche dernier, l’Esprit-Saint soufflait à Syméon que Jésus était la lumière révélée aux nations. Aujourd’hui le flambeau passe du maître à ses disciples. C’est vous qui êtes la lumière du monde.

        Personne ne peut illuminer le monde tout seul. Les tentations d’un Roi-Soleil, d’un Führer, d’un Grand Timonier et des gourous de tout poil sont pitoyables. C’est à tous ses disciples que Jésus a confié sa lumière. Il a demandé à ses Apôtres devenus l’Église, de jouer collectif. La lumière peut se diviser à l’infini. Chaque baptisé porte une petite lumière. C’est la fusion de toutes qui illumine le monde. La lumière est signe de vie, une lumière éteinte est signe de mort.

        A l’époque de Jésus, les maisons étaient obscures. Même chez les plus démunis, la lampe à huile, source de feu et de lumière, restait allumée de jour comme de nuit. Elle était posée sur un support, le lampadaire. Personne n’aurait eu l’idée saugrenue de la cacher sous un boisseau, un récipient qui l’aurait étouffée.

        A la limite, elle était peu utile pour les habitants de la maison qui auraient pu s’y diriger dans le noir. Mais sur le lampadaire, elle éclairait les autres. Pierre Mortureux, qui vient de mourir, était considéré par beaucoup comme une lumière dans leur vie. Il était aveugle. Et pourtant, on raconte qu’un jour il a été surpris en train de changer une ampoule ! Lumière pour les autres…

        Vous êtes la lumière du monde. Soit ! Mais comment ? A celui qui manquerait d’idées, Isaïe propose une liste dont peuvent s’inspirer les programmes pour les municipales : Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi le pauvre sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement. Pour qui dirait ne pas fréquenter ces gens-là, Isaïe a prévu la parade Ne te dérobe pas à ton semblable, et plus simplement Fais disparaître de chez toi… le geste accusateur et la parole malfaisante… Alors ta lumière se lèvera dans les ténèbres.

        Jésus a complété la liste d’Isaïe en ajoutant la visite aux malades. Voilà une façon simple et inépuisable d’être lumière du monde comme le rappelle la journée mondiale des malades célébrée mardi prochain en la fête de Notre-Dame de Lourdes et par anticipation aujourd’hui.

Vincent Boggio

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