Vous êtes tou.te.s des stars – homélie du dimanche 5 janvier 2020 – Epiphanie

 

        Ce livre est très intéressant. N’hésitez pas à le conseiller. Si vous en avez plusieurs exemplaires, déposez-en un dans une boite à livres. Il fera des heureux.

        Ce livre raconte de belles histoires. A la page 31, il rapporte la naissance d’un Sauveur. « Elle mit au monde son fils premier-né et le coucha dans une mangeoire. » C’est dit très brièvement, en une seule ligne. On n’a même pas le terme, ni le poids de naissance.

        Par contre le Père de ce Sauveur, Dieu le Père, a fait très fort pour le faire-part. Il a utilisé toute la technologie divine : les anges – à fond les amplis – pour les bergers du voisinage, et une étoile – mieux qu’un GPS satellitaire – pour les mages, savants des pays lointains.

        Le livre détaille longuement la réaction des uns et des autres. il consacre 26 lignes au ballet des bergers et des anges – dont on ne lit que le début lors de la nuit de Noël – et autant pour l’histoire des mages que nous venons d’écouter. Les auteurs ont donc mis davantage l’accent sur la communication de l’événement et l’accueil qui lui a été fait plutôt que sur l’évènement lui-même.

Pour illustrer cet accueil, ils ont pris soin de choisir des destinataires contrastés :

  • des bergers du coin, gens de la terre, au bas de l’échelle sociale, croyants peu pratiquants – avec un troupeau il est difficile d’observer le sabbat et les règles de pureté – , tout proches de l’événement et munis d’un indice précis, « un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire ». Pas moyen de le rater. Ils avaient juste à se diriger vers les cris de l’enfant réveillé par les anges. Pauvres, ils n’ont rien à offrir.
  • des mages, étrangers venus de loin, des confins du monde connu, intellectuels, chercheurs tournés vers le ciel, agnostiques ou croyants autrement, gens de la haute, bien élevés, respectueux des autorités au point d’être à côté de la plaque quand ils demandent naïvement au roi où est né son successeur. Ils offrent des cadeaux de prix.

        Ce contraste signale au lecteur que le faire-part de la naissance du Sauveur est adressé à toute l’humanité, donc au lecteur, à chacun de nous. Les crèches de Provence avec leur multitude de santons, de toutes origines et de toutes professions, le disent à leur façon. D’ailleurs chacun peut se fabriquer un santon à son image et le glisser parmi les autres.

        La diffusion de ce faire-part est maintenant l’affaire de tous les chrétiens, disciples du Sauveur. La venue d’un sauveur de l’humanité et des éléments de son message peuvent éclairer autant l’éleveur de brebis soucieux de protéger la nature que le chercheur confronté à une question de bioéthique et qui s’interroge sur les rapports de la science et de la foi.

        Dieu nous appelle à prendre la suite des anges et des étoiles pour annoncer le Sauveur dans notre monde. Lors de la fête du Christ-Roi (de l’Univers), certains ont souri quand je constatais que, frères et sœurs de Jésus, nous étions donc des princes et des princesses. Voici la promotion du Nouvel An (non parue au JO) : nous sommes invités à être des anges et des étoiles dans notre monde. Comme étoile en anglais se dit « star », avouez que c’est une belle promotion.

Vincent Boggio

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