CHOISIS LA VIE
Curieuse question, comme si on choisissait la mort. A part les désespérés qui font ce terrible choix, et qui le font souvent pour retrouver la vie, nous sommes tous animés par ce désir de vie. Mais alors survient la question : quelle vie ?
Pas la vie tranquille sans histoires, sans débats passionnés, sans aspérités. La vie dans toute sa complexité : au niveau personnel un accident de santé, des tensions familiales, un échec professionnel, au niveau collectif, les guerres, les injustices, la crise agricole, le réchauffement climatique. La tentation peut être grande de baisser les bras devant ce qui peut apparaître comme une mort, de se refermer sur ses propres problèmes, ou de se divertir pour ne plus penser à cette actualité étouffante.
En mettant en exergue ces 3 mots ‘choisis la vie’, repris dans le livre du Deutéronome (Dt, 31,19), l’équipe liturgique paroissiale a voulu les donner comme balise pour notre carême. Ce temps particulier où, comme les Hébreux dans le désert, nous sommes appelés à nous recentrer sur ce qui nous anime en profondeur, ce à quoi nous tenons le plus, ce qui nous fait avancer dans la vie. Choisir la vie, c’est renoncer à une forme de toute-puissance, qui écrase l’autre, c’est reconnaître sa propre vulnérabilité, c’est s’ouvrir à celui qui est différent et partager ses peines et ses espérances, c’est travailler pour une plus grande justice et une meilleure répartition des biens que la terre nous offre.
Choisis la vie, le CCFD-Terre Solidaire, nous donne la possibilité de vivre cette invitation, à travers ses diverses propositions de partage, d’accueil des témoignages de solidarité internationale (voir invitation). Devant l’immensité des défis posés à notre humanité, nous ouvrir à quelques-unes des solutions apportées par cet organisme d’Église, nous permet d’entrer dans le vaste élan du carême qui est ce chemin de fraternité emprunté par Jésus : Il a donné sa vie pour ses frères, ce fut son choix. Oui, Il a choisi la vie, celle de la fraternité, elle lui a été redonnée en abondance au matin de Pâques.
André Jobard