La foi comme « GPS »
Apprendre à aimer et à entrer en relation dans une famille et partir sans savoir où l’on va avec la foi comme « GPS »
Chers frères et sœurs, chers amis…
Nous avons eu raison d’acclamer l’évangile en chantant « Voici Noël Alléluia » parce que c’est encore Noël. On peut encore donner et recevoir des cadeaux. Le mystère de Noël est si grand qu’il faut bien huit jours pour le célébrer, de même qu’on le fait à Pâques. Huit jours pour contempler Dieu qui se dit et qui se donne dans l’humble, pauvre et fragile enfant de la crèche. Au fond, il ne faut pas seulement huit jours, mais tous les jours d’une vie pour contempler ce mystère. Le dimanche qui intervient dans l’octave de noël, nous célébrons la sainte famille de Jésus, Marie et Joseph. Cette fête nous rappelle que l’Emmanuel – Dieu avec nous – se manifeste dans une famille et que Dieu a eu besoin de Marie et de Joseph pour accomplir son projet. Marie et Joseph sont les modèles d’une disponibilité totale offerte à Dieu pour manifester sa présence dans leur vie et dans leur famille. Ils ont cru en Dieu comme Abraham dans les lectures de ce dimanche, mais aussi comme le vieux Syméon ou la prophétesse Anne dans l’évangile. Abraham partit sans savoir où il allait avec pour seule lumière la foi en Dieu et en sa promesse. Il n’est déjà pas facile de marcher résolument vers une destination que l’on sait d’avance. Il n’est pas facile de poursuivre et d’atteindre les objectifs et les résolutions que l’on prend au début d’une nouvelle année. Mais alors comment partir sans savoir où l’on va, avec pour seule lumière, avec pour seul « GPS », la foi et le désir d’obéir à Dieu. Comment le vieux Syméon dans l’Évangile peut-il reconnaître Jésus comme étant la manifestation du salut promis par Dieu, au milieu des dizaines d’enfants qui sont présentés au temple chaque jour, si ce n’est par cette seule lumière de la foi ? La foi qui met en route Abraham, la foi qui éclaire la vision du vieux Syméon, cette même foi qui conduit Marie et Joseph au temple est une aventure avec Dieu. Une aventure qui ne s’enracine pas dans une conviction intellectuelle ou abstraite mais dans une relation vivante et intime avec Dieu.
Or, la famille est le premier lieu où l’on apprend à entrer en relation. C’est en famille que l’on tisse les premières relations de la vie. La manifestation de l’Emmanuel dans la sainte famille de Nazareth nous redit avec puissance que toute famille est école de vie. La famille est une école où l’on apprend à vivre, à aimer, à donner, à partager, à croire et à faire confiance. Si l’on n’apprend pas à entrer en relation avec les autres, comment peut-on être en relation avec Dieu ? Et où apprend-on à entrer en relation et à faire confiance si ce n’est en famille ? Tous les enfants devraient avoir la chance de grandir dans une famille unie.
En contemplant la Sainte Famille aujourd’hui, nous pouvons demander à l’Emmanuel de visiter nos familles, afin qu’elles soient pour tous leurs membres, en particulier pour les plus jeunes, cette école où l’on apprend à aimer, à pardonner et à partir en aventure avec la lumière de la foi. Amen
Judicaël Mitokpey
31 décembre 2023 – Fête de la Sainte Famille