Laisse le saint Esprit accorder et jouer le violon de ta vie !
Chers frères et sœur, chers amis.
Il me semble qu’en règle générale, on se souvient toujours du jour de sa première communion. Mais on se rappelle rarement ce que le prêtre a dit ce jour-là. Encore faut-il se rappeler du nom du prêtre ! Ce n’est pas bien grave, le plus important pour tous les nouveaux communiés n’est pas d’abord ce que le prêtre a dit le jour de la première communion. C’est encore moins le prénom du prêtre. J’ai presque envie de dire que c’est tant mieux si on oublie tout cela. Tant mieux, à condition qu’on n’oublie pas cette grâce solennelle et ce jour solennel. L’essentiel chers amis, c’est que l’habitude de communier ne deviennent pas pour vous une routine banale et dénuée de signification. Si donc vous oubliez le père André et moi, si vous oubliez vos animatrices de KT qui vous ont préparés, si vous oubliez que votre première communion était à l’église de la visitation. Ce ne sera pas bien grave. La plupart des adultes qui sont ici ont peut-être oublié aussi tout cela. Mais vous voyez bien qu’ils sont là autour de vous. Ils sont là pour célébrer le dimanche qui est jour du Seigneur. Eh bien vous aussi, même si vous oubliez tout, n’oubliez pas que le dimanche est le jour du Seigneur. Le jour où, unis à toute l’Église vous pourrez communier au corps de Jésus avec la même ferveur que celle du jour de votre première communion.
Vous vous souviendrez peut-être aussi que vous avez fait votre première communion le jour de la fête de Pentecôte. Ce jour où toute l’Église célèbre la descente de l’Esprit Saint sur les disciples de Jésus et accueille ce même Esprit qui nous unit à Jésus. En pensant à ce que l’Esprit Saint va faire en chacun de vous, à ce qu’il fait en chacun de nous, je me suis souvenu de cette histoire que j’ai lue quelque part.
Un jour, au coin d’une rue grouillante de monde, un mendiant essayait en vain d’attirer l’attention des passants en jouant de son violon très désaccordé. C’était peine perdue ! Tout le monde était indifférent. Aucun regard ne s’arrêtait sur lui, et personne ne songeait à déposer la moindre piécette dans sa gamelle désespérément vide. Voici qu’arriva un homme vêtu de manière très élégante, qui lui demanda bien gentiment de lui prêter son instrument, rien que pour un instant. Le mendiant s’exécute avec empressement, en espérant recevoir en retour une petite gratification. Et avec ses doigts d’expert, le monsieur accorde le violon et se met à jouer d’une manière si admirable que bien vite, des foules s’attroupent autour de lui. Il y a une pluie de pièces dans la gamelle et même des billets de banque, à la grande joie du clochard, qui bondit sur ses pieds et se mit à dire à tout le monde : « C’est mon violon ! C’est mon violon !» Alors amusée par la fébrilité de cet homme qui se couvre de la gloire d’autrui, la foule lui répondit :« C’est bien ton violon mais il est à présent dans d’autres mains. »
Cette histoire me fait penser que nous sommes comme ce mendiant qui joue de manière désaccordée le violon de notre vie. Et quand l’Esprit Saint vient nous prendre, il accorde parfaitement le violon de notre vie pour jouer de divines mélodies qui nous réjouissent nous-mêmes et réjouissent tous ceux et celles qui nous rencontrent. Pentecôte, c’est la joie de se laisser saisir par l’Esprit de Dieu pour devenir des êtres nouveaux intimement unis à Jésus. Ces langues de feu qui se posent sur chacun des disciples dans la première lecture signifient que l’Esprit est donné à chacun en vue de la mission qui lui est confiée.
A chacun est donné vraiment en ce jour de Pentecôte la capacité et la force d’aller jusqu’au bout de sa mission dans le monde en se laissant guider par l’Esprit Saint. Laissons-nous donc conduire par l’Esprit Saint. Et vous chers amis, en attendant de recevoir le sacrement de la confirmation dans l’Esprit Saint, vous vivez déjà unis au corps, à l’âme et à la divinité de Jésus grâce à ce même Esprit. Jésus a encore beaucoup de choses à vous dire et à vous apprendre. Communiez chaque dimanche de votre vie et parfois en semaine si vous en avez l’occasion. Et n’oubliez pas de l’écouter.
Judicaël Mitokpey
28 mai 2023 – Pentecôte