Oui, saint Thomas a droit à toute notre reconnaissance. En mettant en doute la parole de ses amis, qui l’assuraient avoir vu Jésus vivant après sa mort, et en manifestant son désir de voir, de toucher, de constater la vérité de cette affirmation Thomas nous a offert cette magnifique réplique de Jésus : « heureux ceux qui croient sans avoir vu ».
Voilà une parole qui nous va droit au cœur à nous qui ne rencontrons pas Jésus ressuscité à tous les coins de rue. Nous savons que la foi n’est pas de l’ordre de la certitude, de la conviction. Elle est au contraire confiance absolue donnée à Dieu, au coeur-même du doute, de l’incertitude. Malheureusement un discours trop ‘bétonné’ de la foi chrétienne ou une jubilation trop extérieure ont pu heurter bien de nos contemporains baignés dans ce monde en perpétuelle remise en cause de ses fondements.
La confiance, qui est le même mot que la foi, bien des malades la recherchent au cœur de leur épreuve : confiance que celle-ci est portée par Jésus lui-même et qu’ainsi elle s’en trouve allégée. En ce dimanche de la miséricorde, dans la dynamique de la résurrection de Jésus libéré des affres de la mort, le sacrement des malades devait être offert à un certain nombre de paroissiens au cours de la messe. Malheureusement les conditions sanitaires nous privent momentanément de ce beau signe, apte à fortifier la confiance des malades, et plus généralement celle de notre communauté qui souffre de ne pas pouvoir se réunir.
Gardons confiance que le Seigneur ressuscité saura nous faire signe, quoi qu’il advienne. Pour notre plus grande joie !
André Jobard