Veillez, c’est « être » et « agir » en vue du Jour du Seigneur
Chers amis chers frères et sœurs,
A l’aurore de ce temps de l’avent et de cette nouvelle année liturgique, on peut se souhaiter une joyeuse marche vers Noël et une sanctifiante année liturgique. L’avent marque notre préparation aussi bien au mystère de Noël qu’au dernier avènement du Seigneur. Il prépare vraiment nos cœurs à vivre une nouvelle année liturgique. Le calendrier liturgique est rythmé par la célébration des mystères de notre salut. En nous faisant revivre les moments forts de cette histoire du salut (Noël et Pâques en sont les deux sommets), il nous permet d’écrire notre propre histoire et les cycles de notre vie dans cette histoire du salut.
Ce petit topos sur le temps de l’avent et sa signification spirituelle n’est pas sans lien avec les textes de la liturgie de ce 1er dimanche de l’avent. L’évangile nous invite à veiller. Veiller, c’est être dans l’attente, c’est vivre d’espérance. Ce n’est certainement pas attendre pour attendre, ou encore attendre comme on attend un train. Mais c’est « être » et « agir » en vue de quelque chose. Mieux, en vue de quelqu’un. Cette personne, nous dit l’évangile, viendra peut-être à l’improviste. Mais sa venue ne doit pas nous faire peur. Nous avons même tout intérêt à ce qu’il vienne. Au milieu de notre monde en proie à la violence, aux conflits, à la pauvreté de tous ceux qui subisse l’injustice due à la confiscation des biens de la terre par quelques-uns ; au milieu de ce monde en perte de vitesse aussi bien en ce qui concerne ses prouesses destructrices pour la terre et pour l’environnement et le déclin vertigineux des valeurs morales qui fondent notre commune humanité ; au milieu de ce mode plus proche que jamais de sa fin, oui il va de notre intérêt qu’il vienne. Avec le prophète Isaïe dans la première lecture, nous pouvons même crier : « Ah si tu déchirais les cieux et si tu descendais ! » les montagnes d’injustices et de haines, les montagnes d’armement et d’engins de guerre seraient ébranlés devant ta face.
Notre attente, en ce temps de l’avent, peut être communion aux cris de tous ceux qui sont victimes des guerres, des injustices, des famines et des catastrophes. C’est dans cette communion intime avec notre monde et avec celui qui vient, que nous ferons entrer l’histoire du salut dans l’histoire de notre temps. L’appel de Jésus à veiller est appel à « être » et à « agir » en vue du jour qui vient ; en vue de ce temps où Dieu établira son règne. Viens Seigneur Jésus, vienne ton règne, vienne ton salut.
Judicaël Mitokpey
2 décembre 2023