Victoire, c’est le cri de ceux qui avaient exigé des pouvoirs publics qu’ils reviennent sur leur décision d’autoriser le culte devant un public seulement après le 2 juin. Bien sûr nous sommes heureux à l’idée de pouvoir prochainement célébrer ensemble le Seigneur ressuscité.
Mais la vraie victoire je la situe ailleurs que dans une décision de justice: je la vois chez les nombreux chrétiens qui ont retrouvé le goût de la prière personnelle, je la vois dans la joie de liens nouveaux qui se sont créés, ou de liens anciens qui se sont approfondis. La victoire je la vois dans la solidarité qui s’est déployée pour que les plus fragiles, les personnes âgées, les isolés, puissent passer ce cap sans trop de difficultés. La victoire n’est-elle pas aussi dans la découverte de joies simples, dans la contemplation d’une nature printanière si florissante ?
C’est cette victoire que nous serons heureux de célébrer dès que nous pourrons nous retrouver dans notre église, c’est-à-dire le week-end des 6 et 7 juin, après la mise en place de toutes les dispositions recommandées par les services du ministère de l’Intérieur et reprises par notre évêque. Ce rassemblement sera le prolongement de toutes les messes célébrées dans l’intimité de nos foyers, devant nos téléviseurs, nos radios pendant cette période où nous avons été confinés. Un tel rassemblement qui exigera de nous certaines contraintes (port du masque obligatoire, distances à respecter entre les personnes, absence de chants et de regroupements..) nous pourrons l’appeler « messe du temps présent », signifiant par là son caractère particulier ; il n’en sera pas moins fervent et joyeux, car il sera l’expression de la vraie victoire, celle de Jésus et de son Esprit Saint, qui vivifie sans cesse notre vie.
André Jobard