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décembre 2024

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Il est né le divin enfant ! Allons à la rencontre de l’humilité, de l’autre, de Dieu ! – homélie du mercredi 25 décembre 2024 – Jour de Noël

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Les lectures du jour

Il est né le divin enfant !

Allons à la rencontre de l’humilité, allons à la rencontre de l’autre,

Allons à la rencontre de Dieu !

Chers frères et sœurs, Chers amis,

Il est né le divin enfant, jour de fête aujourd’hui sur terre ! Ce chant qui a bercé nos enfances, peut continuer à nous bercer encore. Tant son message est vrai. Chaque Noël est pour tous un moment de joie et de partage. Mais avant tout, un moment de rencontre. Oui, il faut vraiment vivre chaque Noël comme un moment unique. Autrement, on se lasserait surtout pour les plus âgés d’entre nous, de revivre la même chose chaque année, avec les mêmes chants, les mêmes histoires, les mêmes cadeaux, la même famille aussi, et le même rituel. Et pourtant, ce rituel, cette famille, ces cadeaux, cette histoire, ce chant se renouvellent chaque année de manière unique. C’est pourquoi, il faut faire de chaque Noël un moment unique. Parce que l’événement fondateur de Noël est un évènement unique. Le verbe de Dieu fait chair est le resplendissement de la gloire du Père. C’est le plus grand événement de l’histoire. C’est la plus grande nouvelle qui ait été porté au monde et qui n’a pas attendu l’invention d’internet et des réseaux sociaux, ni l’invention de la télé pour aller jusqu’au bout de la terre. Les premiers à recevoir cette nouvelle, ce sont les bergers. Des bergers passaient la nuit dans les champs, non loin de l’étable froide où Marie venait de donner naissance à cet enfant mystérieux. Et les anges eux-mêmes qui se sont chargés de leur porter la nouvelle.

Aujourd’hui on en parle d’une manière sympathique, mais les bergers à l’époque n’étaient pas des gens désirables. Ils ne jouissaient pas d’une bonne réputation. C’étaient des nomades, des errants, des gens vus comme étant dangereux. Ce n’est pas le public auquel on penserait quand on voudra organiser un grand festin après la naissance d’un prince, du plus grand des princes. Ils ne sentaient pas bons, à peine mieux que leurs bêtes. Mais c’est à eux, ces gens méprisables, qui ne sentaient pas meilleurs que leurs bêtes, c’est à eux que fut annoncée en premier la Bonne Nouvelle de Noël, la plus grande des nouvelles de toute la terre. C’est eux qui accoururent les premiers pour regarder et contempler la première et la plus originale de toutes les crèches. Et après eux, c’est toute l’humanité qui vient rencontrer et vénérer le petit enfant Jésus.

La première leçon de Noël, c’est une leçon d’humilité. Noël c’est une Rencontre. La Rencontre avec un Dieu qui n’est pas lointain et indifférent à ce qui se passe sur la terre. Un Dieu qui vient habiter notre humus, notre terre. Le mot humus qui veut dire terre a la même racine que les mots humanité et humilité. Noël c’est Dieu dans notre humanité. Noël, c’est un mystère d’humilité. A travers les bergers, et toutes les personnes méprisées et à l’écart dans notre société, Noël nous invite à contempler l’humilité de Dieu. Pour contempler l’humilité de Dieu, n’allons pas chercher plus loin, Il est dans cet humus, dans cette patte humaine que l’on méprise et que l’on écarte volontiers.

Le mystère de Noël, c’est aussi un mystère de rencontre parce que Dieu vient à la rencontre de l’humanité et nous provoque à oser la rencontre avec les autres. Rencontrer l’autre, c’est devenir soi-même grâce à lui, grâce au TOUT AUTRE. Le terme de Noël, veut dire Dieu avec nous. Tout l’évangile est expérience de Rencontres où le Christ se fait le prochain. Bon samaritain sur nos chemins. La rencontre est l’expérience humaine par excellence. Se laisser toucher par la rencontre d’un proche, c’est partager quelque chose avec lui.

Dans une société où tout le monde court, une société de chat et d’sms, la rencontre suppose une suspension du temps, de la disponibilité, de l’écoute, et d’hospitalité intérieure. Noël lance un défi à chacun et le voici : Avons-nous encore un peu de temps et un peu d’espace, un peu d’hospitalité pour l’autre ? l’autre, le voisin de pallier, l’Autre, le Christ.

Dans le mystère de la rencontre, il y a une expérience d’hospitalité à vivre et à partager. Pouvoir sortir de soi pour aller à la rencontre des autres. La rencontre ne se vit pas dans le confort d’une vie close. Il y a une part de surprise et d’inattendu qui ouvrent une nouvelle page d’histoire à travers chaque rencontre. Aujourd’hui, C’est toute l’humanité qui vient rencontrer et vénérer le petit enfant de la crèche de Bethléem. Et Lui, en toute humilité se dit et se montre dans chacun des visages que nous côtoyons au quotidien et partout dans le monde. Ceux qui nous inspirent mais aussi ceux qui sont difficiles à appréhender. Osons la rencontre. Osons l’humilité, osons Noël.


Judicaël Mitokpey, vicaire

Bienvenue à l’église de la Visitation pour vivre une expérience de Visitation ! – homélie du dimanche 22 décembre 2024

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Les lectures du jour

Bienvenue à l’église de la Visitation pour vivre une expérience de Visitation !

Chers frères et sœurs, chers amis,

L’Evangile de ce dimanche nous conduit dans la maison d’une femme qui s’appelle Elisabeth. C’est là qu’elle reçoit la visite de sa jeune cousine Marie. Cette rencontre est appelée la Visitation. Dans l’Eglise de la Visitation nous sommes tous dans la maison d’Elisabeth. Comme vous pouvez le voir, elle est bien grande cette maison. Et il y a de la place pour tous. C’est une maison ouverte à tous. C’est une maison accueillante pour tous ceux et celles qui, comme Marie, sont heureux d’entendre la parole de Dieu et de la partager.

Nous sommes plus que témoins de cet événement de la visitation. Nous sommes invités nous-mêmes à entrer dans cette expérience de la visitation. Il ne s’agit pas de ressentir dans nos ventres l’enfant qui bouge, qui donne des coups de pieds. C’est une chose que seules les femmes enceintes peuvent ressentir et l’expérience de la visitation est au-delà du fait que des bébés bougent dans le ventre de leurs mères. L’expérience que l’Evangile nous invite à faire à quelques jours de Noël, c’est pour chacun, dans sa maison, dans le sanctuaire de son cœur, d’entendre cette parole d’Elisabeth à Marie : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des Paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ». Heureux es-tu si tu crois toi aussi aujourd’hui à l’accomplissement des Paroles que le Seigneur t’a dite ici même dans l’assemblée de l’Eglise, ou encore à travers tel ou tel messager. Plus loin dans ce même Evangile de Luc, alors que Jésus prêchait avec autorité et que tout le monde accourait vers lui pour l’écouter, une femme pleine d’enthousiasme élève la voix et dit : « Heureuse la mère qui t’a porté et t’a nourri de son lait » Et Jésus, délicatement corrige les paroles de cette femme en disant : « heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la garde ». L’Expérience de la Visitation est donc avant tout l’expérience d’une Parole reçue et gardée, une parole qui nous fait tressaillir d’allégresse et qui nous rend profondément heureux et enthousiaste. Une parole qui est en gestation en nous et que nous ne pouvons pas garder pour nous et qui nous pousse à aller partager avec les autres.

Jésus pourra naître 1000 milles fois à Noël, il naîtra vraiment dans ton cœur si comme Marie, tu accueilles cette Parole et que tu la laisses germer dans ton cœur, pour ensuite t’empresser d’aller la partager avec les autres dans la charité. Je n’ai pas dit qu’il faut aller imposer nos paroles, nos points de vue, nos ressentis aux autres. Nous sommes tous convaincus parfois, d’être porteur de la meilleure des idées, de détenir la meilleure des paroles. En revanche, l’expérience de la Visitation consiste à taire en nous, la voix parfois trop forte et trop bouillante de notre ego, pour accueillir une parole qui vient des autres ou qui vient du TOUT AUTRE c’est-à-dire de Dieu, pour la laisser mûrir et transformer d’abord notre propre vie. On ne peut vraisemblablement pas entendre la voix de Dieu si non ne sait pas écouter les autres qui nous sont semblables. Enfin, nous verrons que cette Parole en nous ne peut porter que des fruits de patience, d’espérance, de bienveillance et de paix dans un monde qui en a grand besoin. Que Vienne l’Emmannuel le berger de paix dans nos cœurs, et que sa Parole devienne semence d’amour et de vie en nous et autour de nous. Amen

P. Judicaël

Vincent Boggio, à jamais dans nos cœurs ! – décembre 2024

L’année 2024 s’en va avec son lot de souvenirs tristes et heureux. Notre communauté paroissiale se souviendra encore pendant longtemps des homélies audacieuses de son diacre. Le podcast ci-après est enregistré en septembre 2024 et diffusé sur RCF dans une rubrique où Vincent intervenait régulièrement …

Feuille paroissiale n°164 – 28 décembre 2024

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EDITO

Une nouvelle année civile commence : je vous présente à chacun et chacune mes vœux les meilleurs pour 2025 : vœux de santé, de bonheur et d’approfondissement de l’Évangile ! Vœux de paix aussi pour notre monde trop souvent tiraillé par la guerre, la destruction, par la prise de pouvoir pour l’intérêt de quelques-uns au détriment de tous… Jésus, qui est l’objet de notre foi, est appelé Prince de la Paix. Notre monde a besoin de Sa Paix. Heureuse et bonne année liturgique aussi. Le calendrier de la prière commence par le temps de l’Avent, il précède le calendrier civil, mais il veut nous faire parcourir l’Évangile, la Bonne Nouvelle révélée par Dieu.

C’est le Seigneur qui nous rassemble en communauté, en paroisse… Arrivé début septembre pour être votre curé, après ces premiers mois d’observation, nous aurons à cœur de nous réunir tous ensemble pour envisager quelques perspectives. De nombreuses équipes existent, des bénévoles sont investis dans les missions de la paroisse. Il sera bon de nous retrouver pour se redire ce qu’est la vie d’une paroisse dans l « l’Église de ce temps », telle que la nomme le Concile Vatican II, les synodes qui ont suivis, les nouveaux défis d’évangélisation, la vie en diocèse, en doyenné. Envisager des articulations, des ajustements pour que chaque vocation dans sa diversité, puisse vivre en communion, pour que ceux qui viennent frapper à la porte de l’Église, les catéchumènes par exemple, puissent y trouver la nourriture spirituelle que Dieu veut leur donner.

La paroisse, étymologiquement, « L’Église de Dieu qui est dans un lieu donné », est une communauté de foi rassemblée par le Seigneur qui la guide. Le ministère du curé et des prêtres le rappelle sacramentellement. La paroisse n’est pas un lieu de pouvoir ou d’idéologies de quelques-uns ; elle est la maison le tabernacle que Dieu donne à tous pour vivre de sa présence.

Après les fêtes, les prêtres avec l’EAP préciseront les modalités de nos rencontres pour faire un point et vivre ensemble la paroisse. Rien ne presse, il est toujours sage de discerner, de prendre le temps et d’écouter. Que le Verbe Incarné, ce Dieu qui nous parle à Noël soit le fondement de notre vie paroissiale avec Marie, mère du Christ et de l’Église. Bonne année ! 

Père Jérôme Richon, curé de la paroisse de la Visitation

Obsèques de Vincent Boggio – homélie du P. Jobard – 10 décembre 2024

Les obsèques de Vincent Boggio se sont déroulés le 10 décembre 2024 en l’église de La Visitation. Retrouvez l’homélie prononcée par le Père André Jobard.

Évangile de Luc 10,25-37 – Le bon Samaritain

Homélie du Père Jobard

Vincent aimait surprendre ses auditeurs par une citation, un fait étrange, une analyse un peu décalée d’une situation la plus ordinaire. Je pense qu’ont dû être surpris ceux de ses collègues de l’hôpital quand ils ont entendu, au moment de son départ en retraite, son dernier message à leur adresse, un commentaire de cette parabole du bon samaritain. Un texte que va nous lire sa fille Claire.

« Ce passage de la Bible est si célèbre que bon samaritain est devenu synonyme de personne charitable. Ce samaritain est un précurseur polyvalent en matière de soins. Il banda les plaies : il est secouriste. Il y versa de l’huile et du vin : il connaît la pharmacologie. Il le chargea sur sa propre monture : il devient ambulancier. Il le mena à l’hôtellerie : logisticien, il transforme une auberge en hôpital. Il prit soin de lui : il est infirmier. Le lendemain, il dit à l’hôtelier ‘prend soin de lui’ : il organise la permanence des soins et fait les transmissions. Il donna deux deniers à l’hôtelier : il pratique le tiers payant. Ce que tu auras dépensé en plus, je te le rembourserai à mon retour : il invente la mutuelle. Et tout ça dans le cadre de la coopération internationale puisqu’il se trouve à l’étranger. Bref, notre système de soins modernes n’a rien inventé. »

À la lecture de ce commentaire, on comprend comment Vincent était passionné par l’Évangile, par la figure de Jésus. Loin de le réduire à un maître de morale, ce dans quoi veut l’enfermer le docteur de la loi, Vincent aimait rendre l’homme Jésus très proche de nous, de nos réalités humaines. Ses homélies en étaient toutes imprégnées. On se souvient ici dans cette église de quelques-uns de ces mimes qu’il jouait devant les enfants. Et on ne peut oublier son attrait pour le lavement des pieds, qu’il nous a aidé à remettre en valeur lors du jeudi saint. Son ministère de diacre le disposait à cela bien sûr, mais servir le frère jusqu’à s’abaisser à ses pieds, était pour Vincent une priorité. On sait, et parfois, on en riait, qu’il était très critique vis-à-vis de tout système religieux qui enferme dans un carcan de règles ou de tabous. La parabole du bon samaritain a orienté son métier, sa vie.

Et certainement, comprenait-il aussi que cet étranger tout entier donné à celui qui souffre, ne pouvait être que Jésus lui-même. Durant les derniers mois de son existence, alors qu’il se savait perdu, Vincent, pris par l’angoisse, a pu ouvrir son cœur à la paix que donne Jésus à travers les sacrements de l’Église, la réconciliation, le sacrement des malades, l’eucharistie. Comment ne pas capter comme héritage pour nous, pour notre monde, la foi dont Vincent a rayonné, avec ce qu’il a été, ses défauts, ses travers bien sûr, mais surtout à travers sa disponibilité, son humour, son courage, sa détermination ? Ce qu’il aurait aimé, c’est que nous partions de cette célébration dans la paix que donnent la foi et le service du plus pauvre. Nous y serons attentifs et nous t’adressons une dernière fois un très grand merci Vincent !

A retrouver sur le site du diocèse