Fête de la Sainte Trinité – fête du signe de croix
Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit.
Pas une prière qui ne commence et ne finisse par ces paroles. Pas une célébration en communauté qui ne commence et ne finisse par ce geste pour dire dans un même temps l’unité de l’assemblée et sa foi au Dieu Trinité. Le signe de croix est le geste majeur de la prière chrétienne. Avec l’habitude, il peut perdre du sens. Pour celui qui dit que la Foi l’a quitté, ce geste reste parfois un réflexe quand il entre dans une église.
Jésus ne faisait pas le signe de croix, même au début du Notre Père ! Le signe de croix est apparu dans les premiers siècles de l’Église, d’abord en signant le front avec trois doigts. Puis la parole de ceux qui priaient à haute voix le Dieu trois fois saint s’est fondue avec le geste de ceux qui traçaient sur leur corps la croix glorieuse du ressuscité. Le signe assemble donc en un instant le corps de celui qui prie, le mystère de la,Trinité et la croix du christ.
Le signe de croix a traversé les siècles. Il traverse aussi notre vie. Notre baptême a commencé par le signe de croix tracé sur notre front d’enfant ou de catéchumène. C’est à la fois une inscription et une transmission, invitation à adopter le signe et à le reproduire. Et nos obsèques se termineront par un signe de croix tracé avec l’eau de la vie sur notre corps.
L’enfant découvre le signe de croix avec ses premières prières et les premières célébrations. Il observe que des adultes le font avec solennité et d’autres avec timidité. Un jour en regardant un crucifix, il fait le lien entre la croix tracée de la main et la croix du supplice. Mais le lien entre le geste et l’invocation des trois personnes de la Trinité est beaucoup plus délicat. Il peut prendre toute une vie. Nous sommes bien loin de la sainteté d’Elisabeth de la Trinité qui priait ainsi : « O mon Dieu, Trinité que j’adore… ; ô mes trois, mon tout, ma Béatitude…
Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. Le geste est majestueux.
« Au nom du Père ». La main droite se met en mouvement. La paume tournée vers la personne, la main se dirige vers le haut, vers le ciel, vers son immensité infinie en invoquant le créateur, Père de tendresse et de miséricorde. La main s’arrête. Elle touche le front comme pour faire entrer dans la tête un peu de cette puissance d’en haut et mettre l’intelligence à contribution dans la prière.
« Au nom du Fils ». La main descend comme une source féconde vers la terre qui nous est confiée. Elle s’arrête à hauteur du coeur, symbole de la vie et de l’amour. On invoque le Fils qui a donné sa vie par amour de l’humanité.
« Et du Saint-Esprit ». La main va d’une épaule vers l’autre. Les épaules, siège de la force, de la charge portée, de la mission commune. La main passe devant la poitrine qui respire. On invoque alors l’Esprit Saint, sa force et son souffle de vie.
« Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprt. Amen ». La main droite rejoint la main gauche. La prière ou la célébration peuvent commencer.
Vincent Boggio
4 juin 2023 – Fête de la Trinité