
Courons vers le Ressuscité qui fait toute chose nouvelle !
Chers amis, chers frères et sœurs,
Nous courons tous ce matin. Non pas pour aller regarder un match de rugby, non pas pour aller à la salle de sport ou pour emmener les jeunes au terrain de foot. Nous courons tous ce matin, et pourtant c’est dimanche. Il n’y a pas de classe pour les enfants, pas de service à prendre à 8h ou à 9h. Pas de risque d’être en retard, pas de train à prendre. Nous courons tous ce matin avec Marie-Madelaine et les deux disciples de l’évangile, qui vont au tombeau pour voir la merveille des merveilles. Pour voir comment Dieu recrée toutes les créatures, comment il redonne le souffle qui fait vivre et respirer, comment il fait pousser les fleurs à l’aurore de la création nouvelle. Nous courons tous, bébés, enfants, jeunes et vieux vers ce jardin de Pâques où tout renaît. Vers ce jardin d’où se lève aujourd’hui la nouvelle création. Vers ce jardin de l’amour, qui fait vivre et respirer, vers ce jardin où l’espérance convoque en un instant tous les vivants pour leur dire une seule et même chose qui fait vivre et chanter : Christ est vivant, Christ est ressuscité, Dieu aime toutes ses créatures. Et pour elles, Il a fait lever au matin de Pâques, la lumière de la résurrection. Toute la création chante ce matin que le Christ notre espérance est ressuscité.
Faut-il donner des preuves qu’il est Ressuscité et vivant ? Les pièces à conviction sont indiquées dans l’Evangile. Première preuve : le tombeau est découvert vide. Le corps n’y est plus. Peut-être qu’il a été volé peut-on objecté ! Mais l’évangile précise que les disciples en arrivant au tombeau, et en s’y penchant, virent que les linges sont posés à plat et le suaire qui avait entouré la tête de Jésus est roulé et laissé à sa place. Si le cadavre de Jésus a été enlevé ou volé, les ravisseurs de cadavre (ce n’est pas le plus beau des jobs) l’auraient emporté avec les linges qui le recouvraient. En tout cas cela aurait été logique. Posés dans le tombeau, les linges qui symbolisent la passivité de la mort nous disent qu’il en est sorti délié et sans entrave.
Notre itinéraire de foi est comme celui des disciples. Ils virent le tombeau vide et ils crurent. L’ensemble du plan de Dieu nous apparaît quand nous croyons. Quand nous donnons notre foi sans hésiter, tout devient clair. Il ne faut pas comprendre pour croire, il faut croire pour comprendre. Il n’y aura pas d’autre preuve que le tombeau vide et le témoignage des communautés chrétiennes. Mais au-delà de toute preuve, nous pouvons vérifier les effets de la résurrection dans nos propres vies et dans l’assemblée des croyants que nous constituons. Nous ne nous sommes pas donné rendez-vous ce matin et pourtant nous sommes si nombreux. Vous êtes neuf à demander à être baptisés dans sa résurrection en ce jour de Pâques, et pourtant vous ne vous êtes pas consultés.
Avec vous qui allez être baptisés, nous courrons tous ce matin vers la fontaine de la résurrection, là où le Ressuscité nous communique sa vie, là où se trouve l’antidote du mal et de la mort. A cette fontaine, vous allez, tous les neufs, ressusciter avec le Ressuscité pour vivre autrement. Vous vivrez en étant transfigurés par Lui. Et vous pourrez vous-mêmes sentir la nouveauté de toute chose en regardant le monde avec les yeux du Ressuscité et en laissant votre cœur battre à l’unisson du sien.
Sœurs et frères, Dieu nous révèle aujourd’hui qu’il est capable de transformer toute situation, y compris les situations les plus désespérantes ; il est capable de transformer les situations de mort en situation de vie. Quelle profusion dans tes œuvres Seigneur, proclame le psaume, la terre s’emplit de tes bienfaits. S’il est vrai que tu aimes Seigneur toutes tes créatures, alors tu aimes aussi chacun de nous malgré notre indignité. Tu connais mon cœur et la famille de ses désirs. Avant de me le donner tu l’as tenu en tes mains. Tu connais mon intelligence et son mystère. Tu y as déposé le désir de te voir. Tu connais ma mémoire et chacun de ses replis, tu y as caché le souvenir de ton amour. Toutes tes créatures tu les tiens en tes mains. Mais nous Seigneur, tu nous serres sur ton cœur, car tu veux que nous t’aimions comme Notre Père en ton Fils Jésus Ressuscité dans la puissance de l’Esprit Saint. Amen
Judicaël