Un enfant nous est né ! Faisons-lui une place dans nos vies
Chers frères et sœurs, chers amis,
En pensant que c’est Noël ce soir, mon esprit chante en moi cet hymne du Père Didier Rimaud que l’on trouve au bréviaire de liturgie des heures. Je voudrai partager avec vous quelques phrases de cette louange à la nuit de Noël :
Voici la nuit,
L’immense nuit des origines,
Et rien n’existe hormis l’Amour,
Hormis l’Amour qui se dessine :
En séparant le sable et l’eau,
Dieu préparait comme un berceau
La Terre où il viendrait au jour.
Voici la nuit,
L’heureuse nuit de Palestine,
Et rien n’existe hormis l’Enfant,
Hormis l’Enfant de vie divine :
En prenant chair de notre chair,
Dieu transformait tous nos déserts,
En Terre d’immortels printemps.
Oui frères et sœurs, en cette immense nuit, un enfant nous est né ! un Fils nous est donné. Depuis combien d’années fêtez-vous noël ? 50, 40, 70 ? 85 ? 90 ou encore plus ? Quelque soit la réponse que chacun peut trouver facilement, remarquez qu’on ne se lasse pas de cette fête de l’Emmanuel Dieu avec Nous. Elle peut prendre différentes couleurs selon les circonstances, belles, très belles ou moins belles. Mais on ne s’en lasse pas. Et le message de Noël est toujours nouveau : Emmanuel Dieu avec Nous. Lumière dans notre nuit. L’Amour qui se dessine, l’enfant de vie divine, c’est l’Emmanuel – Dieu avec nous pour transformer nos déserts en terre d’immortels printemps. La fraîcheur et la puissance de ce message traverse les siècles et même si à notre époque, la signification de Noël paraît éclipsée par les lumières étincelantes des centres commerciaux et la frénésie des achats de fin d’année, Noël c’est Noël, Dieu avec Nous. Joie pour nos cœurs. Horizons nouveaux pour notre espérance.
Quelle signification Noël prend pour chacun de nous au fil des années ? Au-delà de la joie de se retrouver en famille, quel lien tissons-nous avec l’enfant de la crèche à part bien sûr notre présence très estimable et très estimée à cette célébration ? Qu’avons-nous encore de commun avec l’enfant humble et pauvre couché dans la mangeoire de Bethléem ?
Il me semble qu’en contemplant les nombreuses crèches où l’on peut voir couché le petit enfant de Bethléem, nous pouvons nous laisser toucher par sa pauvreté et sa simplicité. L’Évangile nous conduit à cette étable simple où la lumière divine brille au milieu de la modestie. De même, faut-il que dans nos vies souvent tumultueuses et parfois éblouies par des lumières éphémères, nous fassions une crèche où l’Emmanuel peut naître chaque jour (et non pas une fois par an).
Frères et sœurs, chers amis, alors même que le plus grand cadeau qui puisse exister nous est donné dans cet humble et petit enfant de la crèche, alors même que la générosité de Dieu se manifestait par ce don suprême à notre humanité, s’est joué un drame qui est encore aujourd’hui, d’une actualité frappante. « Il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune ». Oui aujourd’hui encore, il n’y a pas de place pour Dieu dans nos salles communes. Pas de place pour lui dans notre monde autosuffisant et matérialiste. Où trouvera-t-on ces crèches spirituelles pour accueillir l’enfant de vie divine ? Trouvera-t-on dans ton cœur l’humble étable pour accueillir le prince de paix ?
Puissions-nous faire une place à Dieu dans nos cœurs et dans nos vies, et que Noël apporte à chacun une lumière et une joie toute spirituelle qui transforment les ténèbres et les tristesses de nos sombres nuits en immortels printemps de lumière et de grâce. Amen
Judicaël Mitokpey
24 décembre 2023 Nuit de Noël