Puiser de la force dans la contemplation pour agir en faveur de la création ! – homélie du dimanche 1er septembre 2024

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Puiser de la force dans la contemplation pour agir en faveur de la création !

Chers frères et sœurs,

Chers amis,

Vous le savez ou vous ne le savez peut-être pas, aujourd’hui c’est le dimanche de l’entre-deux. Non pas de l’entre-deux chaises, mais l’entre-deux curés. Voilà c’est comme ça ! nous rendons grâce à Dieu pour l’un et l’autre. Pour celui qui s’en va se reposer (nous souhaitons que ce puisse être vraiment le cas) et nous rendons grâce pour celui qui vient vient travailler à l’avènement du royaume de Dieu et à la croissance de ce royaume dans le cœur de chacun (nous souhaitons aussi que ce puisse être vraiment le cas). Et enfin nous rendons grâce pour ceux qui restent là, vous et moi. Que nous puissions accueillir ces changements non pas comme des spectateurs qui restent au balcon de l’histoire et qui en subissent les changements mais comme des coopérateurs de ce que la providence divine enseigne et apporte avec chaque changement. Aujourd’hui c’est donc le dimanche de l’entre-deux curés, parce que le père Jérôme Richon, nouveau curé va être installé et établi dans cette charge dimanche prochain.

Vous le savez ou vous ne le savez peut-être pas, aujourd’hui c’est aussi la journée mondiale de prière pour le don de la création. Cette journée de prière pour le don de la création qui est toujours célébrée le 1er septembre et ouvre le mois de la création. Cette journée est à la fois un moment pour célébrer la décision de Dieu de créer, [oui toute la création et toutes les créatures y compris vous et moi, sont des dons de Dieu], mais cette journée est aussi un moment pour réfléchir sur la façon dont nous gérons ce grand don de la création. Tout commence dans l’Écriture avec le grand mystère de la création comme une étincelle généreuse au milieu d’un chaos obscure. Qu’avons-nous fait de ce don ? Qu’avons nous fait de cette création qui est comme le dit le pape François, langage de l’amour de Dieu. Cette journée interpelle notre responsabilité individuelle et collective vis-à-vis de la création et nous invite à passer à l’action. Une action enracinée dans la contemplation de la beauté de Celui qui crée et de ce qui est créé.

Autrement nous serons ni plus ni moins qu’un peuple qui honore Dieu des lèvres et qui ne l’a pas dans le cœur. L’évangile de ce jour nous met en garde contre cette tentation.

Notre communauté Église et chacun de nous avec elle, est aussi tentée de se scléroser dans des pratiques religieuses extérieures. Ce peuple m’honore des lèvres mais leur cœur est loin de moi. Si Jésus a pris naissance dans notre humanité, s’il est venu vivre dans la création et au milieu des créatures, c’est parce que l’homme en tant qu’il est inséré dans la création a du prix aux yeux de Dieu. Et c’est ce souci de l’autre et de la réalité création dans laquelle il est pris et sans laquelle il ne peut vivre qui doit nous habiter. Autrement, nous pouvons être tenté comme les pharisiens de tomber dans une espèce de ritualisme qui consiste à s’enfermer dans le rite en oubliant complètement pourquoi le rite est fait. Ce que le Seigneur attend de nous, c’est qu’en pratiquant le rite, en venant célébrer le dimanche, en priant, en faisant des pèlerinages, en recevant les sacrements, nous apprenions à aimer. Nous apprendrons à aimer non pas en nous attachant au rite, mais à la personne du Christ. Le danger qui nous guette tous, c’est que, en s’habituant au rite et aux pratiques religieuses, nous en fassions des protections qui nous empêchent de nous poser les vraies questions. On peut s’organiser par exemple une vie confortable et ne plus se laisser interpeler par l’audace du Christ et de son évangile, ou par ce qui se passe autour de nous. Une pratique religieuse est évaluée à partir de l’esprit qui l’anime. Nous passerons ainsi d’un comportement religieux apparemment parfait, à la foi qui est une relation de confiance avec le Seigneur.

Que notre action puise sans cesse dans la contemplation de ce Dieu qui nous aime tant et de ses œuvres qui sont des langages de son Amour.

Et comme dit Saint Paul, Que le Christ habite en nos cœurs par la foi.

Judicaël Mitokpey, vicaire