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Vincent Boggio, à jamais dans nos cœurs ! – décembre 2024

« Celui qui accueille un migrant, accueille le Christ. »

Inlassablement le pape François appelle les chrétiens à se mobiliser, à tendre la main à toute personne, migrante ou réfugiée, venant frapper à nos portes, à « accueillir, protéger, promouvoir, intégrer ».

Le dimanche 29 septembre prochain, nous célèbrerons la 110ème journée mondiale du migrant et du réfugié sur le thème de : Dieu marche avec son peuple. Le pape nous rappelle à cette occasion que nous sommes tous migrants sur cette terre, en route vers notre vraie patrie, le « Royaume des Cieux ».  Il nous invite à cheminer ensemble, avec les plus vulnérables. Nous accueillerons à 10h différentes communautés d’origine étrangère, pour célébrer ensemble « une messe des peuples ». La rencontre se prolongera par un piquenique partagé puis un temps de réflexion et de prière autour du texte papal avec la participation de notre archevêque Antoine Hérouard.

Le 18 juin dernier près de 200 personnes, bénévoles et personnes accueillies ont eu le bonheur de fêter dans la convivialité et le partage cette initiative de repas solidaires servis depuis plus de 10 ans.

Devant les discours de haine récurrents, les conditions d’accueil qui se durcissent, les besoins croissant, les bénévoles ont besoin aussi de se remobiliser, de puiser des forces au seuil de la reprise de l’activité. Une journée de récollection, prêchée par Don Olivier Quenardel, leur est proposée le 13 septembre de 10h à 17h à Cîteaux. Temps de retour à la Source, de paix, où puiser énergie, discernement. Confiants en la Parole de Dieu pour renouveler l’élan et ouvrir mains et cœurs à l’appel de nos frères migrants.

N’hésitez pas à venir à cette journée de ressourcement ouverte à tous. Apportez votre pique nique.

Monique Fijean membre de l’équipe EAP

En savoir plus : https://missionetmigrations.catholique.fr/animer/journee-mondiale-du-migrant-et-du-refugie/journee-mondiale-du-migrant-et-du-refugie-2024/

Message du Pape pour le Carême 2024

« À travers le désert Dieu nous guide vers la liberté  »

Lorsque notre Dieu se révèle, il communique la liberté : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage » (Ex 20, 2). C’est ainsi que s’ouvre le Décalogue donné à Moïse sur le mont Sinaï. Le peuple sait bien de quel exode Dieu parle : l’expérience de l’esclavage est encore gravée dans sa chair. Il reçoit les dix consignes dans le désert comme un chemin vers la liberté.

Lire le texte intégral

Encore 40 jours …

C’est le personnage étrange et sympathique Jonas qui avait l’audace d’annoncer aux habitants de Ninive, la ville païenne et corrompue, que leur sort allait se jouer dans ce laps de temps de 40 jours pour changer de fond en comble leur manière de vivre.

Ces 40 jours sont pour nous cette période dans laquelle nous allons entrer le mercredi des Cendres où nous sommes appelés nous aussi à un véritable changement de vie pour emprunter celle de Jésus.

Nous savons qu’il y a toujours besoin de conversion dans nos cœurs, et à l’heure actuelle la nécessité de changer nos modes de vie si nous voulons sauver l’humanité en proie à la guerre, à l’injustice, à la destruction des liens entre nous et avec la nature.

En cela nous suivrons Jésus qui s’est donné entièrement à son projet de salut jusqu’à accepter la mort. Mais depuis Pâques nous croyons que ce chemin est un chemin de plénitude de vie.

Tel est le carême qui nous conduira à la joie de la résurrection. Le CCFD-Terre Solidaire nous accompagnera durant ce carême. Il sera possible de se laisser guider, jour après jour, par les carnets de carême disponibles dans le narthex.

A.J.

Jésus ce soir tu ne nais pas à Bethléem

Jésus ce soir tu ne nais pas à Bethléem

Tu nais dans le sourire ou le regard bienveillant de celui qui accueille l’autre.

Tu nais chez tous ceux qui deviennent des proches aidants devant accompagner celles et ceux qui voient leurs vies se transformer par la maladie.

A chaque fois qu’un regard se pose avec bienveillance sur celui ou celle qui ne compte pour personne, c’est Toi Seigneur qui vient au cœur de notre humanité.

Que le monde entier brille de ta vraie lumière

Jésus ce soir tu ne nais pas à Bethléem

Tu nais dans toutes ces initiatives de partage, d’échanges de services, de solidarité comme dans notre paroisse lors des repas solidaires ou bien encore quand les bénévoles du secours catholique accueillent dans leur local.

Tu nais là où l’on sait être attentif aux blessures de celles et ceux qui nous entourent

A chaque fois que des professionnels ou des bénévoles se mettent au service des plus pauvres, souffrants, isolés, démunis, prisonniers, étrangers, ce sont tes mains Seigneur qui prennent soin de notre humanité.

Que le monde entier brille de ta vraie lumière

Jésus ce soir tu ne nais pas à Bethléem

Tu nais chez toutes celles et tous ceux qui accueillent les réfugiés de notre terre, chez celles et ceux qui luttent pour la Paix et la résolution des conflits de ce monde

Tu nais là où l’on cherche à préserver notre environnement, là où les hommes et les femmes trouvent des solutions pour agir et sauver notre planète

A chaque fois que des femmes et des hommes mettent toute leur espérance pour prendre soin de la Nature, sauver la Terre et garder dans la Paix notre Maison commune, ce sont tes mains Seigneur qui ravivent le parfum de Ta Création.

Que le monde entier brille de ta vraie lumière

Jésus ce soir tu ne nais pas à Bethléem

Tu nais là on l’on ouvre ses mains…

A chaque fois que l’écoute se fait première, sans condition, sans jugement, mais avec accueil et encouragement, c’est Toi Seigneur qui met du baume aux cœurs de ceux qui Te cherchent. 

Que le monde entier brille de ta vraie lumière

Mais Seigneur, nos mains se ferment parfois, peut-être trop souvent ; les difficultés, la tristesse, les épreuves de la vie, le temps qui nous manque nous éloignent de toi et le temps du refus nous écarte de tes bras grands ouverts…

Aussi qu’en cette nuit de Noël ton Pardon nous illumine et nous permette de goûter à la joie profonde de ta venue en nous.

Cuvée spéciale 2024

Dans le monde du vin, de temps à autre une cuvée dite ‘spéciale’ veut attirer l’attention sur une production particulière, excellemment réussie. Fils de vigneron je reprends à mon compte cette tradition pour relever le côté particulier de cette année 2024, que nous nous souhaitons tous bonne et heureuse.
Pour moi, 2024 c’est l’âge où je peux faire valoir mes droits à la retraite, ce qui implique que je quitte cette chère paroisse de la Visitation à l’été prochain. Inutile de dire que l’année va être riche en émotions aussi bien chez moi que chez un certain nombre de paroissiens. Nous pouvons souhaiter que nos coeurs ne se referment pas sur des regrets, sur des peurs, mais au contraire qu’ils s’ouvrent à ce que la vie nous apportera de beau à travers ces changements.
En ces jours où nous fêtons la nativité de Jésus, qui a bousculé bien des projets chez Joseph, Marie et tant d’autres, laissons-nous porter par l’Esprit qui saura nous guider sur ces chemins nouveaux et permettre ainsi d’être acteurs du royaume inauguré par Jésus.
Alors, trinquons à cette nouvelle année avec le bon vin de la cuvée spéciale 2024 !

André Jobard

23 décembre 2023

Noël : une fragilité à respecter

Chaque Noël nous renvoie à ce grand mystère : Dieu se fait Homme. Bienheureux Joseph qui devient « dépositaire » du plus beau cadeau de Dieu : Jésus, « Homme et Dieu ». Dans la fragilité du fils de Marie, Dieu vient cacher le trésor d’une vie appelée à nous sauver et nous dire la valeur incommensurable de toute vie. Quel ministère d’exception pour Joseph chargé de veiller sur Marie, de permettre à Jésus de grandir en toute sécurité, choyé, « charpenté » !

La révélation, au sein de notre Église, de comportements contraires à une relation éducative et spirituelle, respectueuse de la dignité, de l’intégrité physique et morale de l’enfant a suscité sidération, colère, révolte, honte et généré tant de peines, de souffrances chez ces enfants meurtris et dans leur famille. Un certain nombre de mesures préventives et curatives ont été mises en place afin de protéger chaque enfant dans ses droits les plus élémentaires. Dernièrement, le protocole, relatif aux signalements d’abus sexuels, signé par notre Évêque et le procureur de la république, en témoigne (cf. ci-dessous).

Accueillir la parole de l’enfant, trouver la juste distance relationnelle, sensibiliser, informer, former, accompagner sont des mesures qui nous concernent tous, que nous devons porter ensemble car frères et sœurs en Jésus Christ, membres du corps du Christ, nous sommes responsables les uns des autres.

Demandons à Saint Joseph, père modèle, père de l’Église, référence pour les éducateurs, pédagogues, d’intercéder auprès de Dieu afin qu’avec courage et persévérance l’Église érige une maison sûre où chacun puisse grandir, s’épanouir en toute sécurité.

Monique Fijean

Protection des mineurs

A la suite des recommandations de la Conférence des Évêques de France, le mercredi 22 septembre 2022, le Procureur de la République de Dijon et l’Archevêque de Dijon ont conclu le 28 septembre 2022, un protocole relatif aux signalements à la justice des dénonciations d’infractions sexuelles reçues par l’autorité diocésaine.

Cellule diocésaine d’écoute et d’accompagnement pour les victimes d’abus sexuels, spirituels ou de pouvoir commis par des représentants de l’Église catholique en Côte d’Or : 07 49 30 05 48.

Avec toutes nos différences … septembre 2022

C’est une grande joie pour moi de commencer mon ministère presbytéral en me mettant au service de « notre Paroisse ». Mes sentiments après quelques jours passés auprès de vous, et après la belle messe de rentrée que nous avons vécue, se résument dans cette belle phrase qui, au fond du chœur de l’église, ne m’a pas laissé indifférent : frères et sœurs tous différents les uns des autres. Je découvre une communauté riche par ses différences. Et je me laisse porter. Une certitude me guide : Le Christ est toujours et partout le même. Et c’est lui qui nous appelle malgré nos différences. Merci de votre accueil !

Judicaël Mitokpey

Tout était lumière – 25 avril 2022

Podcast sur RCF présenté par Vincent Boggio

Avec Vincent Boggio, nous revenons à Pâques 2021, en plein couvre-feu. Mais cette année, la veillée pascale a tiré quelques enseignements de cette période très particulière comme nous le dit aujourd’hui Vincent Boggio…

Échos sonores et visuels sur le site paroissial de la Visitation

Dans la même série, du même auteur

Le dimanche de la santé (24.03.2022) – Le dimanche 13 février dernier était le dimanche de la santé. Le diacre Vincent Boggio revient sur ce jour particulier par l’intermédiaire d’une expérience de vie…

Le signe de paix (22.02.2022) – « Donnez-vous la paix… » Mais que veut dire cette phrase, et le geste qui l’accompagne ? Le diacre Vincent Boggio nous éclaire sur ce qui n’est pas qu’un simple moment de la célébration…

Comment reconnaître un diacre ? (24.01.2022) – Si un enfant a très vite compris la subtilité du vêtement d’un diacre face à celui du prêtre, Vincent Boggio nous rappelle l’importance de l’étole et nous conte l’histoire très particulière, et personnelle, de sa pièce de vêtement…

La joie du diacre (23.12.2021) – Le diacre Vincent Boggio, quelques heures avant Noël, nous fait partager les moments de joie qui l’accompagnent dans sa mission dont le 1er d’entre eux, celui de la célébration.

Justice et fraternité universelle – 22 avril 2022

L’Équipe d’Animation Paroissiale de la Visitation estime que les positions exprimées ci-après rejoignent bien l’engagement de beaucoup des membres de la paroisse au service de la justice et de la fraternité universelle, auxquelles un programme politique risquerait de porter atteinte durablement.

Lire l’appel du père Christian Delorme (Le Monde 18 avril 2022) : « Que les évêques de France disent qu’aucune voix chrétienne ne doit aller à l’extrême droite le 24 avril ! »

Lire le communiqué de Mgr Antoine Hérouard du 19 avril 2022 : À propos des élections présidentielles et législatives.

L’ouverture ou le repli – 14 avril 2022

L’ouverture ou le repli

Le repli : c’est ainsi que titrait son article l’éditorialiste de la Croix mardi, commentant les résultats d’un sondage auprès des catholiques suite au premier tour de l’élection présidentielle. Elle se disait surprise et inquiète de lire que 40 % d’entre eux avaient opté pour le vote extrême. Le même sondage annonçait que les enjeux avancés pour ce choix étaient la sécurité, la lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine, au détriment de la lutte contre la précarité ou l’environnement ; bref une conception en défense, une posture de repli. Comment alors ajuster cette conception avec le message donné par la célébration de ce soir ?

Car que célébrons-nous ce soir ? Une position de repli sur un petit groupe menacé, ou au contraire une ouverture pleine et entière sur le frère, dans une attitude de service, de don total, comme Jésus le manifeste dans son dernier repas. ? S’il a partagé le pain et le vin, ce n’est pas simplement pour notre nourriture personnelle, même si celle-ci est précieuse. En rappelant ce geste à chaque messe, nous affirmons que Jésus a voulu nous donner toute sa personne, à tel point que nous sommes engagés dans ce même processus, cette même dynamique de l’ouverture aux autres, aux plus faibles, aux étrangers. Et en cela, Jésus nous redonne notre pleine dignité. Notre dignité d’homme et de femme en effet, c’est selon le plan divin de nous ouvrir à l’universel pour construire un monde fraternel. A nous de nouer le tablier pour nous laver les pieds les uns des autres, ce que tant d’hommes et de femmes accomplissent jour après jour pour accompagner le souffrant, le malade, le réfugié.

Et vous les enfants qui vous préparez à recevoir Jésus dans la communion, n’oubliez pas ce à quoi vous engage cette démarche : pas seulement recevoir une hostie, mais recevoir la force de ce Jésus, prêt à tout donner pour l’autre. Vous savez la joie qu’il y a à donner, à consoler le camarade en difficultés, à partager les jeux, à rendre service. N’est-ce pas là la meilleure façon de vivre en communion avec Jésus ?

André Jobard
14 avril 2022 – Jeudi Saint

Journée nationale de prière du 20 mars 2022

En mars 2021, les évêques réunis en Assemblée plénière ont voté une série de 11 résolutions, dont la 8e répond à l’invitation du pape François à vivre une journée de prière pour les victimes de violences et agressions sexuelles et d’abus de pouvoir et de conscience au sein de l’Église. La date de cette journée est fixée au 3e dimanche de Carême. En 2022, le thème retenu pour cette journée est : « Témoins pour une vie nouvelle ».

En savoir plus : sur les propositions pour cette journée | sur la cellule diocésaine d’écoute

Photo et texte dévoilés le 6/11/2021 à Lourdes, Assemblée plénière des évêques de France.

Articles connexes : Et pourtant… l’Esprit de Dieu souffle au désert – 6 avril 2019 | Violences sexuelles – Des chrétiens de La Visitation prennent la parole – 21 mai 2019

Prière pour la Paix – 6 mars 2002

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La prière peut-elle vraiment infléchir le cœur des dirigeants et faire cesser le bruit des armes ?

Nous prions pour la paix pour clamer haut et fort que nous avons la guerre en horreur. En effet rien ne peut justifier une telle pratique sacrificielle : toute guerre exige son lot de victimes. La guerre est toujours un mal, une cause de souffrance et de larmes.

Nous prions pour la paix pour demander à Dieu de faire de nous des hommes et des femmes pacifiés et pacifiques. Car la paix est d’abord une affaire de politique intérieure à nous-mêmes avant d’être une affaire de politique étrangère.

Nous prions pour la paix parce que nous croyons que le Christ est notre paix et que par sa croix il a aboli la guerre. Nous prions pour la paix pour apprendre à vivre en cohérence avec ces vérités de foi.

Nous prions pour la paix car comme disciples du Christ, nous ne pouvons pas imaginer de vivre autrement que de manière non violente. Quand bien même nous nous sentons désarmés face à la guerre, nous prions pour la paix car nous croyons en la puissance de l’Esprit capable de changer les cœurs les plus durs en cœurs de chair.

Nous prions pour la paix pour que Dieu suscite notre intelligence et notre audace dans la construction de parcours de paix qui conduisent à la cicatrisation des blessures

Nous prions pour la paix en demandant la grâce d’en devenir des artisans.

 

Premier dimanche de carême (6 mars 2022) : Prière proposée par le groupe « familles » à partir d’un texte de Dominique Greiner, rédacteur en chef de La Croix

Notre chemin de Carême 2022 > Renouer le lien

 

Une autre parole – 23 octobre 2021

 

        Nous avons déploré certaines paroles d’évêques ces derniers jours suite à la publication de la Ciase. Plus généralement nous regrettons que la parole d’Église soit confisquée par quelques prélats, considérés par l’opinion publique comme les interprètes des chrétiens de base.

        La consultation synodale à laquelle le pape François veut associer tout le peuple de Dieu peut être une belle occasion de prendre la parole, tout baptisé quel qu’il soit, tout membre de la paroisse, même s’il n’est pas en groupe, tous les services, tous les mouvements sont invités à se saisir de grandes questions sur la façon de témoigner de l’espérance que donne la foi au Christ. Tout en évitant de transformer cette proposition de dialogue en un déversoir de nos humeurs, nous sommes appelés, à partir de notre propre expérience, relue sous le regard de l’Esprit Saint, à donner notre avis sur une transformation en profondeur de notre Église.

        François nous rappelle « que le but du synode, et donc de cette consultation, n’est pas de produire des documents, mais de faire germer des rêves, susciter des prophéties et des visions, stimuler la confiance… ressusciter une aube d’espérance. »

        D’une autre parole d’espérance pour notre Église, inutile de dire qu’en ce moment, nous en avons bien besoin.

André Jobard

Concrètement, chaque service, mouvement, présent sur notre paroisse recevra un questionnaire élaboré par le secrétariat du synode, permettant de relire ce qui se vit de l’évangile à l’intérieur du groupe, et de formuler des propositions, des remarques, des questions.

Parallèlement à ce travail, une rencontre est prévue en paroisse autour de cette consultation, que nous appartenions ou non à un groupe ou à un mouvement, le mercredi 10 novembre à 20h, salle Notre Dame.

          Photo d’archive : Assemblée paroissiale du 3 février 2018

Semaine missionnaire mondiale du 17 au 24 octobre

 

« Il nous est impossible de nous taire » (Ac 4, 20)

 

        Le pape François, en choisissant comme thème pour cette semaine missionnaire cette parole des apôtres interdits de parole par les autorités (Ac 4,20) , nous invite à nous ouvrir pour faire connaître ce que nous avons dans le cœur. « La vocation à la mission n’est pas quelque chose du passé ou un souvenir romantique d’autrefois », souligne François qui appelle à « élargir notre cercle et à atteindre ceux que spontanément nous ne sentirions pas comme faisant partie de ‘nos centres d’intérêt’, même s’ils sont proches de nous »

        Voilà un appel qui rejoint bien notre projet de paroisse de vivre une véritable fraternité !

André Jobard

 

En savoir plus sur le site des Œuvres Pontificales Mondiales

Lire le message du pape François

Mois de Ramadan pour nos frères musulmans – avril 2021

 

Message envoyé aux responsables des mosquées musulmanes présentes sur notre secteur par André Jobard, curé de la paroisse, en lien avec le groupe « chrétiens-musulmans » de notre paroisse

 

Le carême fut un temps très particulier cette année en raison de la pandémie, il en est sans doute de même pour vous en ce temps du Ramadan si important pour la vie de vos communautés. Malgré ces circonstances, la communauté de la Visitation vous souhaite un heureux Ramadan, temps propice à approfondir votre foi, à tisser des liens familiaux et à penser aux personnes en difficulté.

Nous avons la conviction que, dans un contexte difficile pour toutes les religions, une convergence des propos et des attitudes peut apporter un grand soutien pour plus de paix et de fraternité dans le monde. Nous prions Dieu pour vos communautés et nous vous assurons de notre sincère amitié.

 

Ci-dessous une prière adressée à Dieu dans la plaine d’Ur en Irak par le pape François et tous les responsables religieux présents le 6 mars dernier.

« O Dieu créateur
Dieu de notre père Abraham.Accorde nous une foi forte et active à faire le bien, donne-nous une foi qui T’ouvre nos cœurs ainsi qu’à tous nos frères et sœurs.
Dispense-nous une espérance irrépressible, capable de voir partout la fidélité de tes promesses.
Ouvre nos cœurs au pardon réciproque et fais de nous des bâtisseurs d’une société plus juste et plus fraternelle. »

 

Mieux connaître l’Islam avec le Service National des Relations avec les Musulmans

Le sacrement des malades à La Visitation – 11 avril 2021

 

        Le sacrement des malades rappelle intensément les gestes et les paroles de Jésus envers les malades. Pourtant son « inventeur » est un apôtre, Jacques : « Si l’un de vous est malade, qu’il fasse appeler les anciens de la communauté qui prieront pour lui en pratiquant une onction d’huile au nom du Seigneur. Leurs prières, inspirées par la foi, sauveront le malade, le Seigneur le relèvera, et s’il a commis des péchés, ils lui seront pardonnés » (Jc 5, 14-15).

        Ce sacrement consiste en une imposition des mains en silence suivie d’une onction d’huile sur le front et sur les mains. Consacrée par l’évêque lors de la messe chrismale, l’huile des malades apporte force et douceur. Elle pénètre la peau, fortifie le corps et donne la paix. Ce sacrement était devenu l’extrême-onction, dernier sacrement donné aux mourants. Il a toujours sa place avant la traversée du ravin de la mort. Il est alors souvent accompagné du viatique, la dernière communion. Mais le concile Vatican 2 a remis à l’honneur son sens originel. Il est le sacrement de la présence du Seigneur à nos côtés dans les moments d’épreuve que sont la maladie ou la vieillesse. Il est précieux pour le malade qui espère que la rémission d’une maladie autrefois mortelle devienne guérison, pour celui qui souffre d’une maladie chronique qui évolue lentement malgré les traitements, pour celui auquel les cannes ou le fauteuil rappellent qu’il lutte pour adapter sa vie à sa perte de mobilité.

        Ce sacrement peut être donné par un prêtre dans la maison du malade. Il peut être reçu par les malades au cours de la messe dans leur communauté de foi. Ceux qui le reçoivent bénéficient de l’amitié et de la prière des bien-portants, lesquels sont affermis dans leur foi par la confiance renouvelée des malades dans le Seigneur. C’est ce qui a été vécu avec émotion à La Visitation en ce dimanche 11 Avril 2021, en la fête de la Divine Miséricorde, par 11 paroissiens et leur communauté.

Vincent

 

        Lors de la préparation de ce sacrement, nous avons exprimé en simplicité et en vérité, les raisons de ce choix, nos attentes, nos espoirs, nos doutes, notre confiance en ce Dieu de tendresse. Tout cela a été repris dans l’homélie.

        Cette célébration fut dense, émouvante, sans ostentation. La communauté, les chants si bien adaptés, nous entouraient chaleureusement. Chaque personne a reçu une carte avec les textes lus. Merci pour cette attention délicate. Des personnes de passage, des paroissiens, ont exprimé la qualité et la richesse de cette célébration, la chance de pouvoir vivre cela à La Visitation. Merci à vous tous, les célébrants, l’EAP, Dominique et les musiciens, le secrétariat, l’équipe d’accueil, et les visiteurs de malades de nous avoir fait vivre ce beau moment.

Geneviève, qui a reçu le sacrement.

 

Article connexe : Le sacrement de la tendresse – homélie du dimanche 11 avril 2021

Quoi qu’il en soit, Il est ressuscité – 3 avril 2021

 

Les restrictions imposées au milieu de l’hiver avaient été accueillies comme une marche pour notre carême, avec l’espoir secret que la fin de celui-ci signifierait le retour à une vie normale. Patatras ! Depuis ce mercredi 31 mars et l’allocution de notre président de la République, nous voilà contraints par de nouvelles mesures, qui vont certainement limiter, voire empêcher nos rendez-vous familiaux de Pâques. Même si, contrairement à l’an passé, nous avons le privilège de pouvoir nous retrouver entre chrétiens pour célébrer la liturgie de Pâques, avouons que cette fête, unique par son importance, sera plombée par la situation sanitaire actuelle.

Pour autant notre joie ne sera pas altérée par ce contre-temps. Et si nous sommes capables de vivre ces restrictions dans le sentiment de participer à l’effort de tous pour éradiquer ce méchant virus, alors nous pourrons témoigner, en vérité, de la victoire de la fraternité sur le chacun pour soi, et de la puissance d’une vie nouvelle sur la désespérance et sur la mort. En ce dimanche de Pâques retentira l’appel de saint Paul (adressé aux chrétiens de Colosse, Col 3,1) « frères, vous êtes ressuscités avec le Christ ». Oui, la résurrection de Jésus peut tout transformer, y compris notre acceptation des contraintes sanitaires. Pour cela rejetons toute tentation de baisser les bras ou de contourner les dispositions gouvernementales et mettons notre confiance en la capacité de notre société à faire face à la crise que nous traversons. Oui nous sommes ressuscités avec le Christ : que souhaiter de mieux ?

André Jobard

Avec François – 6 mars 2021

 

Ses initiatives ne manquent pas ; année saint Joseph, année « famille Amoris Laetitia », voyage en Irak, 24 heures pour le Seigneur, cinquième anniversaire de son encyclique « Laudato Si ». Tellement nombreuses que certains ont du mal à suivre. D’ailleurs faut-il suivre tout ce que notre pape (puisque c’est de lui qu’il s’agit) propose pour notre Église et plus largement pour notre humanité ? Nous pouvons être plus ou moins sensibles à telle ou telle problématique, sans nécessairement rejeter les autres.

Toujours est-il qu’avec François notre Église dans sa marche vers le Royaume de Dieu a dans sa besace beaucoup de moyens pour cela. Avec son voyage en Irak, il veut apporter le réconfort de la prière de tous les chrétiens à ce peuple meurtri par tant d’années de violence. Il veut aussi pousser la nécessité du dialogue fraternel avec les musulmans, qui est à la base d’une véritable paix. L’année spéciale dédiée à saint Joseph peut nous aider à accompagner les familles dans leur cheminement, bien compliqué de nos jours. Et le rappel de son encyclique « Laudato Si » soutient avec le CCFD-Terre Solidaire notre montée vers Pâques. Et les 24 heures pour Dieu nous engagent à rester centrés, au milieu de nos vies très souvent dispersées, sur Celui qui veut faire de nous ses fils.

Peut-être l’accumulation de ces propositions nous paraît-elle écrasante ; et pourtant elles viennent d’un homme âgé de 85 ans ! Qu’elles nous aident à cheminer vers la vie !

André Jobard

Dominique NICOLAS – 18 février 2021

 

A l’heure où j’écris ces lignes ont lieu les obsèques d’un ami prêtre, le père Dominique Nicolas. Depuis 23 ans il était curé de la paroisse saint Joseph, rue de Jouvence à Dijon .

Pourquoi évoquer cette figure, certainement inconnue de beaucoup de lecteurs de ce billet ? Le carême, qui commence ces jours-ci aurait pu en constituer le sujet principal ? Mais en regardant le ministère de cet homme courageux, qui à 25 ans s’est trouvé foudroyé par la poliomyélite le condamnant au fauteuil roulant, je veux saluer le prêtre qu’il était, attentif aux personnes et présent aux lieux où se joue l’avenir du monde. Très impliqué dans les relations avec nos frères aînés juifs, ami de nombreux musulmans, aumônier un temps de la JOC puis du CCFD Terre Solidaire, il n’a eu de cesse de chercher à travailler pour la fraternité entre tous.

Le carême qui se présente à nous appelle justement à la conversion des cœurs pour la promotion d’un monde plus fraternel et plus respectueux de notre maison commune, la terre qui nous nourrit. Dominique Nicolas, hospitalisé depuis plusieurs mois dans de grandes souffrances vivra son carême dans la claire vision de ce monde nouveau inauguré par Jésus. Qu’il nous accompagne de sa prière pour que nous menions à bien notre vocation d’homme et de femme appelés à la vie du ressuscité .

André Jobard

 J’étais malade et vous avez pris soin de moi – 6 février 2021

        Depuis 1992, l’Église célèbre le 11 février (fête de Notre Dame de Lourdes) la journée mondiale des malades. Dans ce contexte le dimanche 7 février 2021 est dédié à la santé, aux malades et leurs accompagnants (soignants et visiteurs).

        C’est l’occasion de nous rappeler que l’accompagnement des personnes souffrantes est une priorité évangélique : « j’étais malade et vous avez pris soin de moi » Mt 25, 36. Ce sont les termes de Jésus pour nous dire l’importance capitale de ce souci des malades : à travers eux, c’est le Christ que nous rencontrons et que nous rencontrerons dans notre éternité. Prenons conscience aussi que la santé est un don précieux qui mérite d’être préservé, « un talent » à mettre au service de ceux qui en sont dépourvus provisoirement ou de façon permanente.

        Dans les rencontres avec les personnes souffrantes (malades, personnes âgées ou isolées) c’est l’attention à la personne qui doit être privilégiée : Savoir écouter, Être présent, Rompre l’isolement, Être ensemble jusqu’au silence et rechercher une relation de confiance et d’échange.

« Être Pauvre de Soi – Faire un espace où l’autre puisse respirer sa vie » M. Zundel.

        Les évangiles nous offrent bien d’autres circonstances pour nous montrer l’importance du soin apporté aux autres : Jésus conclut la parabole du bon samaritain par ces mots :  « Va et fais de même ». Le nom de notre Église ‘’la Visitation’’, rappelle la visite de Marie à sa cousine Elisabeth. Marie nous montre le chemin, nous invite à prendre soin, à se rendre présent et en cela à construire une communauté plus humaine, solidaire et fraternelle.

        Laissons nous, à l’instar de Jésus Christ, toucher par la souffrance de l’autre, oser la rencontre.

Bernadette et Monique

 

La messe était animée par les équipes de la pastorale de la santé

Prière lue par l’assemblée

 

En ce temps de pandémie sévère

 

«  à l’écoute du cœur du Christ tel qu’il s’est révélé à Paray Le Monial
Nous voulons, en ce temps de pandémie sévère, confier au Seigneur
Nos vies, nos familles, notre santé et nos cœurs.
Oui, Jésus, nous te redisons ensemble notre confiance,
Notre désir de vivre en communion avec ton Cœur :
Que nos découragements se transforment en espérance !
Nos colères, en prières ardentes pour nos frères et sœurs en souffrance !
Nos jugements sévères, en intercessions confiantes et fraternelles….
Nous nous engageons à croire en ton indéfectible protection ! Amen !

 

Nous habitons tous la même maison – 6 février 2021

 

Imaginons l’état de cette maison qui doit accueillir tant de monde : quelle pagaille ! Comment garantir un minimum d’entente entre ceux qui veulent coller une tapisserie aux murs, d’autres qui veulent changer le parquet, d’autres qui veulent casser la cloison de la cuisine ? Les occasions de débats voire même de conflits sont nombreux, et pourtant il faut vivre dans cette maison, et le mieux possible.

Notre Pape a eu la bonne idée dans son encyclique ‘Laudato Si’ d’appeler l’humanité entière à prendre soin de la maison commune, notre planète, la création de Dieu. Non pas un rappel à l’ordre de la part de l’autorité, mais comme une chance pour tous de vivre la fraternité, et donc la source de la vraie joie.

En rejoignant la pensée du Pape pour notre carême 2021, le CCFD Terre Solidaire nous propose de le vivre dans cette perspective et d’en faire un parcours d’espérance. Le Carême, temps de célébration du mystère de Jésus passant de la mort à la vie, dévoile le passage d’un monde brutal et injuste à ce monde d’après où se vivent la paix et la fraternité.

Dans le contexte actuel, où se découvre l’unité du genre humain dans la fragilité causée par la pandémie, faisons de notre terre cette belle maison où il fera bon vivre, peu importe la couleur des papiers ou des planchers, pourvu que chacun y retrouve des frères à aimer.

André Jobard

Libres de tout souci – 30 janvier 2021

 

A la lecture des témoignages des anciens et des nouveaux membres de l’équipe d’animation paroissiale, impossible pour moi de me faire du souci : la paroisse est en bonne main, et le curé que je suis peut répondre positivement à la recommandation de Paul « j’aimerais vous voir libres de tout souci » (2° lecture de ce dimanche 31 janvier).

Peut-être Paul avait-il comme préoccupation première en lançant cette invitation, la confiance que nous pouvons porter à Celui qu’il avait rencontré sur le chemin de Damas, Jésus, le Christ. Cette expérience avait été pour lui décisive, et rien d’autre ne comptait pour lui que l’attachement à la personne de Jésus.

Cela impliquait-il un désintérêt pour nos affaires humaines ? Certainement pas, car comment rester insouciant devant les difficultés présentes, personnelles et collectives ? Faudrait-il également renoncer aux engagements qui ont fondé nos existences, notamment le mariage ? Curieuse réduction de la pensée de Paul. Ce qu’il dénonce, c’est de faire de nos préoccupations humaines très légitimes, l’absolu de nos vies.

Que cette nouvelle EAP nous stimule à centrer notre vie sur le Christ ; nos soucis ne prendront plus la première place et nous gagnerons en liberté.

André Jobard

La Parole de Dieu – 24 janvier 2021

Texte lu lors de la messe dominicale

 

La Parole de Dieu on ne l’emporte pas au bout du monde, dans une mallette : on la porte en soi on l’emporte en soi.

On ne la met pas dans un coin de soi même dans sa mémoire comme sur une étagère.

On la laisse aller jusqu’au fond de soi, jusqu’à ce gond où pivote tout nous-même.

Lire l’Evangile. Y revenir. Souvent.

Se réjouir de la discrétion de Jésus. Il ne lance pas de mots d’ordre. Il ne donne pas de recettes.

La voie étroite qu’Il propose est celle de l’Amour. Il ne s’oppose pas à la conscience de l’autre. Il la délie.

Il cherche la vie possible. Il y a de quoi s’étonner de ce Seigneur qui aime plus la liberté de l’autre que sa réponse.

 

(Extrait « Autrement, Dieu » R Buyse. Ed : Bayard « J’y crois »)

En route vers Ninive, la grande ville – 23 janvier 2021

 

C’est Jonas qui est appelé à se rendre à Ninive, la grande ville païenne, proclamer le message du Seigneur (première lecture de ce dimanche 24 janvier).

C’est aussi la Visitation qui, une fois de plus est appelée à aller vers ses frères habitant les villes de Quetigny, Chevigny, Sennecey et Crimolois. Pour engager cette sortie missionnaire, un minimum d’organisation est nécessaire, ce qu’assument les diverses instances pastorales de la paroisse, et tout spécialement l’EAP (Équipe d’Animation Paroissiale).

L’actuelle équipe termine ce mois-ci son mandat de 4 ans, et laisse donc la place à de nouvelles personnes. Celles-ci seront présentées aux messes du week-end des 30 et 31 janvier.

Je suis très heureux que ces personnes aient répondu à mon appel, des personnes en qui j’ai grande confiance, et qui prendront leur charge avec ce qu’elles sont, leurs compétences, leurs caractères, leurs richesses, et leurs propres limites. Que cette nouvelle équipe stimule toute la communauté paroissiale au témoignage de l’évangile, comme l’a si bien accompli l’équipe sortante que nous remercierons le moment venu.

André Jobard

Voici la composition de la nouvelle équipe d’animation paroissiale (EAP)

Monique FIJEAN, de Quetigny; Francine NAUDET, de Quetigny; Bernadette SOMMER, de Chevigny; André THOLLET, de Chevigny

Après une année probatoire, cette équipe recevra une lettre de mission de la part de notre évêque et sera officiellement installée par le vicaire général, probablement en décembre 2021.

Ne pas lâcher « le fil de la Merveille » – 23 janvier 2021

 

       En ces temps de grisaille et de lourde morosité, cette expression de Christiane Singer résonne avec une légèreté surprenante. Comme la petite fille dessinée par Banksy qui s’envole avec des ballons, plus haut que le mur de béton de Palestine. La disproportion entre ces ouvrages de force et sa faiblesse est telle que toute action semblerait impossible. Et pourtant ! Devant les grands problèmes de notre époque, devant cette pandémie d’une ampleur inégalée, le sentiment de notre impuissance peut se changer en un élan confiant, en l’assurance que tout geste d’amour, même le plus petit, porte des fruits qu’on ne soupçonnait pas.

Alors… ne lâchons pas le fil de la Merveille !

Sophie Machet

Vaccin. Un médecin livre ses réflexions – 9 janvier 2021

 

        Se faire vacciner ou non est une décision éthique. Elle est précédée d’un discernement dont l’instance suprême est la conscience individuelle, éclairée par des informations de source sûre (qui ne donnent pas prise aux rumeurs), la prise de conseil et la confrontation d’idées.

        Le discernement tient compte de valeurs universelles (santé, solidarité), du contexte particulier (retentissement économique de cette pandémie, existence en France d’un fort courant d’opposition aux vaccins, nouveauté de la maladie et du vaccin) et de la situation singulière de chacun (âge, situation familiale, fonction).

        Se faire vacciner, c’est contribuer à réduire le coût collectif de la pandémie et la désorganisation des hôpitaux qui doivent réorienter leur activité au détriment des autres patients.

        Se faire vacciner, c’est espérer réduire le risque de contaminer les autres, ses proches, − y compris comble ou summum − ceux qui refusent la vaccination, et les lointains en aidant humblement à accélérer la fin d’un mal pour l’humanité, même si on ne redoute pas ce mal pour soi-même.

        Vincent Boggio, ancien pédiatre au CHU, membre du Conseil départemental de l’Ordre des médecins et du Comité de Protection des Personnes -Est I, qui aimerait pouvoir rapidement serrer ses enfants et ses petits-enfants dans ses bras et célébrer Noël 2021 sans masque.

Bonne année, bonne santé, le paradis à la fin de vos jours – 9 janvier 2021

 

C’était la ritournelle que nous apprenaient les parents dans les temps anciens, ritournelle que des enfants étourdis terminaient parfois par ces mots : « paradis à la fin de l’année ». Cela faisait désordre et l’auteur de ce fâcheux lapsus se faisait reprendre vertement. Finalement je me demande si ce souhait de paradis à la fin de l’année n’avait pas une part de vérité.

Pour cela il nous faut nous entendre sur le sens du mot paradis. Le paradis ne serait-il pas cette vie éternelle dont parle l’évangile de saint Jean (Jn 6,27-31, 17,2-3, 20, 30-31), une vie éternelle que Jésus ne cesse de vouloir nous donner dès maintenant ? Vie éternelle habitée par l’amour, la compassion, la bienveillance, le pardon, le souci de la vérité, la fin du ressentiment et de la critique systématique. N’est-ce pas le mieux que nous pouvons nous souhaiter, surtout en cette période marquée par tant d’incertitudes, de peurs, de méfiances ? Et si nous mettions cela à notre programme pour 2021 ?

Nous avons fêté Noël, en famille, en paroisse, certes avec les restrictions imposées par la présence de ce fameux virus. Par nos différentes célébrations nous avons rappelé que Celui qui est éternel est venu habiter notre humanité ; c’est bien cela qui nous a touchés et qui fonde notre confiance que dès ici-bas ce paradis est à notre portée. Réjouissons-nous alors si un enfant, pris dans son élan nous envoie des vœux de paradis à la fin de l’année. C’est bien ce que je vous souhaite de tout cœur, dès maintenant, jusqu’à la fin de 2021 et bien au-delà.

André Jobard

Un nouveau Noël – 19 décembre 2020

 

Même si Noël est sauvé, ce Noël 2020 revêtira une couleur particulière. N’est-ce pas l’occasion de nous replonger dans la force de cette fête ? Depuis longtemps nous déplorions les dérives d’une fête limitée aux cadeaux, papillotes et repas, alors qu’au fond de nous il y avait le désir d’aller au-delà et de retrouver le sens de Noël. Eh bien nous voilà contraints de limiter les excès de la fête, et même les rencontres familiales tant attendues à cette période.

Au hasard de mes lectures ces jours-ci, je me suis arrêté sur ces lignes qui ont éclairé mon chemin vers le vrai Noël : « Dieu se révèle rarement dans un cœur engoncé dans la richesse et la suffisance de lui-même. Il se déploie dans la faiblesse. » La faiblesse, elle est là pour ce jeune couple réfugié dans une étable pour accueillir leur premier-né ; elle est là dans nos familles dispersées, dans nos célébrations qui devront rester clairsemées et sobres. Elle est là dans notre monde désarmé devant la persistance du virus, comme il l’est devant tant de drames liés à la guerre, à la famine, aux accidents climatiques.

Les places disponibles pour les célébrations étant restreintes, la paroisse propose de vivre en famille, chez soi, un moment de célébration. Avant le déploiement des cadeaux, avant le repas de fête, pourquoi ne pas profiter de cette atmosphère familiale et pleine de tendresse pour s’arrêter un instant et se recentrer sur le mystère de Noël ? La suite de la soirée n’en sera que plus authentique, plus belle ; ce sera une bonne nouvelle qui fait du bien, « à grands coups de bonté ».

Noël sauvé, oui. Mais surtout que Noël nous sauve de la désespérance et nous ouvre à ce Dieu avec nous. C’est le nom de ce Jésus couché dans la crèche.

André Jobard

Encore Lui ??? – 12 décembre 2020

 

On a cru qu’Il avait complètement disparu. Des mesures gouvernementales liées à la situation présente avaient empêché ses adeptes de se retrouver autour de Lui. Des voix L’accusaient d’être la cause de nos problèmes, une sorte de punition parce que nous aurions mal vécu jusqu’alors. Même ses plus fervents partisans s’interrogeaient sur son absence, son silence. A défaut d’être totalement disparu, Il n’avait plus droit de cité.

Or quelques aventuriers osaient proclamer qu’Il était encore bien vivant, très actif malgré les apparences. Ils Le voyaient à l’œuvre chez tous ceux qui se dépensaient sans compter pour offrir un peu de chaleur humaine aux affligés de toutes sortes, aux soignants qui faisaient l’impossible pour enrayer la maladie, chez tous ceux qui prenaient soin des autres. Ils Le trouvaient bien présent dans les pourparlers diplomatiques pour faire avancer la paix et la justice entre les peuples. Ils étaient même surpris de le voir suivre de près les manifestations qui rassemblaient sur toute la planète les militants des droits humains, ceux des réfugiés, des enfants ou des femmes. Et même ils ressentaient sa force bienveillante quand s’exprimaient le souhait et la volonté d’inventer de nouveaux modes de vie à l’avenir.

Bien sûr, tous ces gens étaient vus comme de doux utopistes aux yeux des sages qui se gargarisaient de leur science acquise sur leur smartphone, annonçant minute après minute les chiffres de plus en plus sombres, et la fin du monde. Mais ils s’appuyaient sur ce qu’un certain Jean Baptiste avait proclamé il y a 2000 ans au bord du Jourdain : « au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ». Et ils nous disent aujourd’hui qu’Il est encore là. Nous L’attendons avec impatience, et une immense joie éclatera à Noël quand nous Le verrons couché dans la crèche.

André Jobard

NB : Toute ressemblance entre Celui qui est décrit ici et un certain Jésus ne serait pas fortuite !

> On peut relire le mot de la semaine dernière :  » Encore lui « 

Encore lui – 5 décembre 2020

 

Il n’en finit pas de nous poursuivre, de mettre à mal notre vie sociale, notre économie, sans parler de nos santés qu’il est capable d’attaquer mortellement. Il est de toutes nos conversations. Il nous oblige sans cesse à revoir les conditions de nos rassemblements, jusqu’à compromettre le rendez-vous tant attendu des fêtes de Noël et de fin d’année, car paraît-il c’est dans nos retrouvailles familiales et amicales qu’il s’en donne à cœur joie.

Face à lui, nos gouvernants s’époumonent pour appeler à la résistance, mais chacun souhaite que ce soit le voisin qui fasse le plus d’efforts, prétextant que jamais, au grand jamais il ne met en danger lui-même ou les autres. Même les paroisses ont revendiqué leur pleine innocence, pour obtenir de vivre les rassemblements dominicaux, qui demeurent les temps forts de leur activité.

A la Visitation, une équipe a mis au point un protocole. L’autorisation de se rassembler à nouveau ne signifie pas en effet que tout est permis ; cette liberté retrouvée implique de la part de tous un esprit de prudence et de responsabilité.

Quelques pasteurs ont rappelé que le temps de l’Avent offrait une occasion favorable de vivre cette prudence et ce respect des consignes comme un beau chemin pour accueillir Celui qui vient et qui à sa manière aussi peut changer beaucoup de choses dans nos vies.

André Jobard

NB : Toute ressemblance entre celui qui est mis en cause dans ce billet et le Covid 19 est purement fortuite !

Tous responsables – 28 novembre 2020

 

Tous responsables

C’est ainsi que j’avais titré ce billet dans une première rédaction mardi 24 novembre, pensant que la reprise attendue du culte exigerait des paroissiens une vigilance accrue pour que les rassemblements ne favorisent pas la propagation du virus. Mais les événements se sont accélérés depuis mardi avec l’annonce par le gouvernement de la limite de 30 personnes pour les célébrations.

Jeudi soir avec le conseil pastoral et l’EAP réunis en urgence, nous avons examiné les possibilités de reprise dans ce nouveau cadre et nous avons unanimement constaté l’impossibilité de reprendre nos célébrations dominicales compte-tenu de cette barre des 30 personnes. Cela aurait obligé à des choix sur les personnes dignes d’être accueillies, à moins de mettre en place un système de réservation compliqué, et cela aurait changé un objectif primordial de la messe, qui est le rassemblement de toute la communauté. Cette impossibilité est liée à la spécificité heureuse de notre paroisse de la Visitation qui est plutôt nombreuse !

Il a donc été décidé d’attendre de nouvelles dispositions pour nous réunir le dimanche. En revanche les messes en semaine reprennent avec une nouveauté, une célébration supplémentaire le lundi à 19h. Ces messes quotidiennes permettront à ceux qui le souhaitent de vivre pleinement l’eucharistie et de recevoir la communion.
Une décision difficile à prendre, mais qui nous a semblé être en cohérence avec notre conception de l’eucharistie dominicale, rassemblement communautaire, et avec le souci de participer pleinement à l’effort national pour lutter contre la propagation de ce virus. Vivons encore une fois cette abstinence dans une perspective de foi, et de solidarité avec ceux que cette crise atteint de plein fouet dans leur vie économique. Tous responsables, soyons le à ce moment décisif pour l’éradication de ce méchant virus qui tue encore.

Le temps de l’Avent dans lequel nous entrons ce dimanche est peut-être un temps donné pour attiser, au-delà des circonstances actuelles, notre attente du royaume que Jésus vient inaugurer à Noël.

André Jobard, avec le Conseil Pastoral et l’EAP

Tenir bon quoi qu’il en coûte – 21 novembre 2020

 

C’est ce que je retiens de mes lectures récentes, des diverses déclarations entendues ça et là. Oui la période de confinement est lourde à porter pour beaucoup. Et la tentation est grande de se laisser aller à des oppositions aux contraintes sanitaires qui empêchent l’ouverture de certains commerces, de salles de spectacles, de rassemblements culturels ou cultuels, de bars et restaurants, de rencontres familiales non justifiées. Tout cela vécu dans un climat de défiance, d’anxiété face à une menace diffuse de terrorisme, ou de peur de ne pouvoir fêter Noël.

Tenir bon, car il s’agit d’un enjeu collectif, le souci de la santé de tous, d’un combat à mener sur tous les fronts, dans la certitude que l’effort sera payant. Frédéric Boyer dans la Croix l’hebdo du 8 novembre titrait sa chronique : « espérer c’est ne pas céder ». Et je pense que nous autres, disciples d’un certain Jésus nous avons la chance de l’espérance, celle qui nous fait croire que notre monde ne va pas à sa perte, à partir du moment où l’amour prend la place de nos peurs, de nos égoïsmes. De quoi tenir le temps qu’il faudra, dans le souci d’épauler dès maintenant les plus atteints par cette épidémie et ce confinement, et ensuite ceux qui devront se relever économiquement.

Veiller, nous dira le temps liturgique de l’Avent ; n’est-ce pas synonyme de tenir bon ?

André Jobard

La fraternité, un bien de première nécessité – 15 novembre 2020

 

Les biens de première nécessité ? On pense spontanément à l’alimentaire, à l’hygiène, à la culture. Mais la fraternité ? C’est le Secours Catholique qui nous rappelle son importance, et ose en faire un bien de première nécessité. Pendant le premier confinement en effet ce sont les personnes isolées qui ont le plus souffert de la solitude imposée. En ce dimanche 15 novembre, décrété par le Pape comme journée mondiale des pauvres, prenons conscience que le mieux pour sortir les pauvres de leur situation c’est le lien noué avec eux, un lien d’écoute, de partage, d’amitié, de fraternité. Le Secours Catholique devait nous solliciter dans ce sens dimanche pour sa campagne annuelle ; il ne peut le faire en l’absence de messes. Mais nous aurons à cœur, au-delà de notre don, à travailler d’arrache-pied à la promotion de la fraternité dans tous nos lieux de vie.

André Jobard

Prendre soin – 30 octobre 2020

 

«Prendre le temps» : c’est le thème qui nous a portés durant toute l’année écoulée. Cela n’était pas prévu, mais nous l’avons vécu d’une manière inédite en raison de la crise sanitaire. Nous nous sommes retrouvés pour certains face un vide abyssal, avec des journées totalement dépourvues de rencontres et de sorties, et pour d’autres avec un surcroît d’activités entre le travail à distance, la classe aux enfants, la gestion de la vie familiale. Cela a pu aussi être un temps plus propice à la lecture, à la méditation, à la prière.

Cette expérience a mis en avant nos propres fragilités. Nous avons applaudi les personnes qui ont pris soin des autres : notamment le personnel soignant, les aides à domicile… Nous avons eu le souci de garder le lien par téléphone et par d’autres moyens modernes de communication avec nos proches isolés, malades, âgés.

C’est en lien avec cette expérience que le conseil pastoral nous propose comme thème de cette nouvelle année : «prendre soin». Que ce soit vis-à-vis de nos proches, ou vers les exclus de nos sociétés d’abondance, vers les étrangers errant à la recherche de papiers et d’amitié, vers notre maison commune, cette nature à protéger, c’est tout un programme qui peut ainsi se décliner sous cette bannière. De quoi poursuivre l’œuvre de Jésus, le bon pasteur qui prend soin de ses brebis (Jn,10, 11).

André Jobard

 

Démarche fraternelle – 29 octobre 2020

 

 

        Je suis venu exprimer ma solidarité avec nos amis catholiques. Très touché par l’attentat abject de Nice qui, non seulement, a ôté la vie à trois personnes innocentes mais a visé une église lieu de prière et de paix, j’ai tenu à vous rendre visite pour vous exprimer mes amitiés et celles des musulmans et de la JMFB, ainsi que notre entière solidarité avec nos amis catholiques. Les extrêmes n’arriveront pas à créer la discorde entre musulmans et catholiques ni la division dans notre société. 

Mohamed Ateb, Centre Culturel Musulman, président de la Jeunesse Musulmane de France en Bourgogne (JMFB)   www.jmfb.org

 

        Merci de ta venue, Mohamed, au soir de cette journée tragique. Nous affirmons que cet acte odieux n’entamera pas l’amitié que nous voulons construire entre nos deux communautés, musulmane et catholique, sur notre secteur de Quetigny-Chevigny.

André Jobard

Entre l’avant et l’après, le temps présent – 28 juin 2020

 

Confortable la situation actuelle? Pas vraiment, nous voilà au pied du mur, sans savoir ce que sera demain alors que nous avions peut-être rêvé d’un futur différent du passé, imaginé à la faveur de ce confinement imposé. Se révélaient des perspectives nouvelles sur nos modes de vie, sur notre consommation, sur le travail, sur la justice sociale. Comment mettre en œuvre tout cela, et avec qui? Nous sommes à la croisée de chemins: lequel choisir? Et pour moi pasteur d’une communauté paroissiale, se présente la difficulté de choisir entre les attentes bien légitimes de certains de se retrouver pour les célébrations comme avant, et le souci porté par d’autres de ne pas favoriser la propagation de ce virus. Et puis après les 2 mois d’été, que sera-t-il possible de mettre sur pied? D’où ma grande perplexité.

Une perplexité qui pourrait m’envahir complètement si j’oubliais tout ce qui s’est vécu de beau, de généreux, d’inventif pendant cette période de confinement. Comment remercier tous ceux qui ont été à la manœuvre afin que les liens entre paroissiens, notamment avec les isolés, soient maintenus? Elle est grande ma joie de pasteur d’une communauté qui a su tant bien que mal accompagner cette situation si difficile.

Alors, au lieu de me crisper sur la peur de me tromper ou sur l’appréhension d’un lendemain inconnu, je nous propose de vivre ce temps présent, dans la confiance qu’il est habité d’une Présence. Présence stimulante pour un regard lucide sur ce qui s’est passé et pour une confiance réelle en un avenir incertain mais riche d’une promesse.

Bel été à tous.

André Jobard

La vraie victoire – 31 mai 2020

 

Victoire, c’est le cri de ceux qui avaient exigé des pouvoirs publics qu’ils reviennent sur leur décision d’autoriser le culte devant un public seulement après le 2 juin. Bien sûr nous sommes heureux à l’idée de pouvoir prochainement célébrer ensemble le Seigneur ressuscité.

Mais la vraie victoire je la situe ailleurs que dans une décision de justice: je la vois chez les nombreux chrétiens qui ont retrouvé le goût de la prière personnelle, je la vois dans la joie de liens nouveaux qui se sont créés, ou de liens anciens qui se sont approfondis. La victoire je la vois dans la solidarité qui s’est déployée pour que les plus fragiles, les personnes âgées, les isolés, puissent passer ce cap sans trop de difficultés. La victoire n’est-elle pas aussi dans la découverte de joies simples, dans la contemplation d’une nature printanière si florissante ?

C’est cette victoire que nous serons heureux de célébrer dès que nous pourrons nous retrouver dans notre église, c’est-à-dire le week-end des 6 et 7 juin, après la mise en place de toutes les dispositions recommandées par les services du ministère de l’Intérieur et reprises par notre évêque. Ce rassemblement sera le prolongement de toutes les messes célébrées dans l’intimité de nos foyers, devant nos téléviseurs, nos radios pendant cette période où nous avons été confinés. Un tel rassemblement qui exigera de nous certaines contraintes (port du masque obligatoire, distances à respecter entre les personnes, absence de chants et de regroupements..) nous pourrons l’appeler « messe du temps présent », signifiant par là son caractère particulier ; il n’en sera pas moins fervent et joyeux, car il sera l’expression de la vraie victoire, celle de Jésus et de son Esprit Saint, qui vivifie sans cesse notre vie.

André Jobard

Des funérailles bien pénibles

 

Lors d’une célébration de funérailles à l’église, la vie du défunt est relue, le corps qui l’a porté reçoit les honneurs, son âme est confiée à la tendresse du Seigneur. On rappelle la Résurrection du Christ et la Foi des chrétiens en la Vie éternelle. Les lectures et les gestes essayent d’apaiser la souffrance, de sécher les larmes et de faire advenir l’espérance.

Depuis quelques semaines, les funérailles sont encore plus tristes que d’habitude. Les proches pleurent de ne pas avoir pu accompagner le mourant comme ils l’auraient voulu, parfois de ne pas avoir revu son visage. L’assemblée est réduite, parfois au prix d’une sélection bien délicate. Les petits enfants font défaut. Les gestes sont limités, prudents, les embrassades freinées. Au-dessus des masques, les yeux disent le surcroît de souffrance.

Et dans cette ambiance si pénible, c’est le psaume 22 « Le Seigneur est mon berger » qui garde la préférence des familles.

Vincent Boggio

Meilleurs qu’hier – 16 mai 2020

 

C’est le titre d’une vidéo réalisée par un club d’enfants de notre paroisse regroupés au sein de l’ACE.

Meilleure qu’hier, c’est ainsi que chacun de nous espère la vie après cette période de confinement dont nous sortons depuis la sainte Estelle. Mais comment pourra-t-elle être meilleure ? Tout en n’étant pas dupes sur les difficultés, parfois très graves, que la situation de contrainte a pu engendrer, nous n’avons pas manqué de retenir tout au long de cette période les bienfaits d’une telle contrainte. Quelle personne, isolée, malade ou âgée n’a pas éprouvé la joie d’être contactée par téléphone de façon régulière ? Et quel écoutant n’a pas découvert dans ce nouveau lien une richesse insoupçonnée, au point de vouloir le poursuivre au-delà de la durée du confinement ? Et puis il est bien là, le sentiment d’avoir vécu quelque chose d’inédit, d’avoir supporté ce jeûne, ces privations au point de réaliser qu’une consommation plus sobre était possible et bienfaisante. Enfin l’absence de relations physiques, de rencontres amicales ou familiales, de gestes d’affection et de tendresse a révélé la chance d’avoir une famille, des amis, qui nous aident à vivre le quotidien.

Même si beaucoup de choix vont dépendre des instances politiques et économiques, celles-ci ne pourront pas agir à leur guise si elles perçoivent un large mouvement en faveur d’une vie plus paisible, moins tendue, plus économe et surtout plus fraternelle. A chacun de nous incombe la responsabilité de préserver l’acquis de cette période. Chrétiens, nous pourrons alors reconnaître que Dieu était bien là pour nous aider à faire un grand pas pour l’accomplissement de son projet d’amour universel. Meilleurs qu’hier ? Chiche !

André Jobard

Visionner la vidéo

Confinement… Avoir du temps… Donner du temps… Attente du déconfinement… – 3 mai 2020

 

Nos habitudes de vie, de comportement, ont été traversées par ce tsunami incroyable : la pandémie du Covid 19. Chaque jour les informations, les journaux, la TV nous font constater toutes ces détresses : la maladie, la mort, le départ de l’être aimé sans pouvoir vivre ensemble ce temps important, la précarité qui augmente dans les familles, la situation des émigrés sans papiers, les étudiants qui ont faim, les personnes en EHPAD, toutes celles et ceux qui sont dans la solitude et dans l’angoisse …

Prendre le temps (thème de notre paroisse), thème prémonitoire ? Est-ce une demande, en songe ou par mail, de notre pasteur André, à Dieu, ou à Joseph… ? Prendre le temps d’une manière différente cette année, par mail ? Oui thème prémonitoire avec ce temps imposé, temps offert. Du temps pour comprendre, pour aller vers l’autre, demander des nouvelles, dialoguer par téléphone avec des proches, avec des amis, mais n’est-ce pas la demande de Jésus, aller à la rencontre de cet autre ? Ne sommes-nous pas tous veilleurs de notre prochain ? Les uns pour les autres ?

Dans la vie d’avant, j’ai reçu une carte qui avait pour légende : « Où cours-tu donc ? Ne sais-tu pas que le plus beau moment de la vie, le plus riche, le plus lourd d’avenir, c’est l’instant présent »? Oui, prendre le temps de vivre la minute présente !

Avec ce confinement nous sommes d’une part confrontés à des difficultés et d’autre part : espoirs, chaînes de solidarité multiples… envie de vivre différemment, regards nouveaux sur la nature qui, ressuscitée, nous a annoncé en avance la Résurrection de Jésus-Christ ; joie de vivre dans le silence, joie d’entendre le chant des oiseaux, chant de vie nouvelle ; joie de découvrir la prière en admirant la Création de Dieu. Prier, tous les matins à 7 heures, avec le Pape François, vivre la célébration de l’Eucharistie, par le biais de Vatican News ou KTO, me permet de commencer la journée, fort de sa douceur, de sa simplicité, de sa piété, de son regard tourné vers le monde et les autres : il apporte la Paix du Seigneur. Le Seigneur est avec nous, et ne nous quitte pas dans ces temps difficiles. Joie de redécouvrir la prière différemment, en lien avec le groupe Ainéo, ou plus simplement avec la Parole de Dieu devant cette nature verdoyante. « La prière est comme un bain d’amour dans lequel l’homme se plonge » (Curé d’Ars).

Vivons aussi dans cette joie du Christ Ressuscité, joie de l’Espérance retrouvée, joie de gestes de solidarité avec les autres. Ne baissons pas les bras, animés par la force de l’Espérance, sachons attendre et persévérer pour notre bien et le bien de tous.  Il y a bien un lieu où le coronavirus n’a pas d’impact… « Dieu est l’espace infini où notre liberté respire » (Maurice Zundel).

Patrice Renahy

Liberté de culte et liberté offerte par le Christ – 30 avril 2020

 

Ça et là on entend des appels insistants pour que le culte catholique soit rétabli au plus vite. Il est vrai que chrétiens nous souffrons de ce jeûne imposé, où il ne nous est plus possible de nous retrouver, de chanter notre foi en la résurrection ; l’absence de toute célébration pendant la semaine sainte a été une épreuve pour tous et pour le pasteur que je suis. C’est aussi ce que vivent nos amis musulmans en cette période de Ramadan où tout rassemblement leur est interdit.

Pourtant il me semble que cette revendication, tout à fait légitime, ne doit pas réduire la messe et les sacrements à un bien de consommation. En voulant accéder à ce droit au moment où les magasins vont être autorisés à ouvrir leurs portes, ne risquons-nous pas d’oublier que les sacrements ne s’achètent pas et sont un don de la part du Christ qui nous a tout donné, puisqu’il s’est livré à la mort pour nous ? Cela devrait susciter en nous une attitude d’accueil de ce don, dans l’attente confiante de l’autorisation de la reprise de nos célébrations.

La période de confinement que nous avons vécue nous a révélé des richesses insoupçonnées, richesses de liens, de solidarité, et le bienfait du silence, de la sobriété, et d’une prière personnelle renouvelée. Qu’il serait dommage, alors que nous appelons à un ‘ après ‘qui ne soit pas un simple retour à ‘ l’avant’, de nous précipiter dans ce qui paraît comme une liberté, celle d’aller et venir, de reprendre nos habitudes y compris liturgiques. La vraie liberté, ne se trouve-t-elle pas dans le compagnonnage avec Jésus qui a offert sa vie dans une grande confiance en Dieu son Père ? Cela ne veut pas dire qu’il faille renoncer à notre devoir de vigilance pour le maintien des libertés fondamentales. Mais notre consentement à l’application de mesures citoyennes pour endiguer le fléau de cette épidémie, même lourdes à porter, pourrait signifier notre confiance en Dieu qui seul nous apporte la vraie liberté.

André Jobard

Message de la paroisse de La Visitation à ses frères et sœurs musulmans à l’occasion du Ramadan – 2 mai 2020

 

        Le père André Jobard, curé de la Visitation, les membres de l’équipe d’animation paroissiale, et l’équipe des relations avec les musulmans souhaitent à tous les musulmans vivant sur notre secteur un bon temps de Ramadan.

        En cette période de confinement, sachant les contraintes qui pèsent sur le bon déroulement de ce mois de jeûne, mois de fête, contraintes qu’ils ont eux-mêmes rencontrées en ces jours saints de Pâques, ils les confient au Dieu Tout Puissant et Tout Miséricordieux pour qu’Il les bénisse et les guide sur le chemin de la prière, de la solidarité, de la fraternité et de l’ouverture du cœur.

        Ils prient pour toutes les victimes du coronavirus et leurs familles, plongées dans le deuil. Que Dieu Tout Miséricordieux les assiste et place auprès d’elles des hommes et des femmes de bonté pour les accompagner et les soutenir dans cette épreuve.

        Et que ce mois béni enracine en chacun de nous le désir d’une fraternité par des chemins qu’il faut sans cesse inventer !

 

Mieux connaître l’Islam avec le Service National des Relations avec les Musulmans

 

Rêves de dé-confinés – 23 avril 2020

 

Le dé-confinement, on en parle de plus en plus. Et chacun d’imaginer ce qu’il va faire à la première sortie autorisée après ces 2 mois de confinement. Aller en ville faire un petit tour de shopping, passer chez le coiffeur, rendre visite aux amis, partager un café, une bière avec d’autres, prendre la voiture pour la maison de campagne, reprendre son vélo, etc… Quoi de plus légitime !

Toutefois le risque existe, après tant de retenues, alors que s’ouvrent les espaces de liberté, d’oublier les grandes découvertes effectuées pendant ce temps de confinement : consommation plus sobre, partages en famille, attention à l’autre, entretien des liens, temps de réflexion ou de prière en famille, nature apaisée. Tout un acquis qu’on ne voudrait pas voir s’envoler au prétexte qu’il faut relancer l’économie, en s’engouffrant dans le rythme d’avant la pandémie du coronavirus, rythme dont on réalise tous les dégâts qu’il génère. Ensemble il nous faudra trouver de nouveaux modes de vie. Chrétiens, ayant foi en Jésus ressuscité nous croyons que son Esprit nous accompagnera toujours dans cette vaste et nécessaire entreprise.

André Jobard

Un grand merci à saint Thomas – 15 avril 2020

 

Oui, saint Thomas a droit à toute notre reconnaissance. En mettant en doute la parole de ses amis, qui l’assuraient avoir vu Jésus vivant après sa mort, et en manifestant son désir de voir, de toucher, de constater la vérité de cette affirmation Thomas nous a offert cette magnifique réplique de Jésus : « heureux ceux qui croient sans avoir vu ».

Voilà une parole qui nous va droit au cœur à nous qui ne rencontrons pas Jésus ressuscité à tous les coins de rue. Nous savons que la foi n’est pas de l’ordre de la certitude, de la conviction. Elle est au contraire confiance absolue donnée à Dieu, au coeur-même du doute, de l’incertitude. Malheureusement un discours trop ‘bétonné’ de la foi chrétienne ou une jubilation trop extérieure ont pu heurter bien de nos contemporains baignés dans ce monde en perpétuelle remise en cause de ses fondements.

La confiance, qui est le même mot que la foi, bien des malades la recherchent au cœur de leur épreuve : confiance que celle-ci est portée par Jésus lui-même et qu’ainsi elle s’en trouve allégée. En ce dimanche de la miséricorde, dans la dynamique de la résurrection de Jésus libéré des affres de la mort, le sacrement des malades devait être offert à un certain nombre de paroissiens au cours de la messe. Malheureusement les conditions sanitaires nous privent momentanément de ce beau signe, apte à fortifier la confiance des malades, et plus généralement celle de notre communauté qui souffre de ne pas pouvoir se réunir.

Gardons confiance que le Seigneur ressuscité saura nous faire signe, quoi qu’il advienne. Pour notre plus grande joie !

André Jobard

Matin de Pâques – 12 avril 2020

 

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        Marie est sortie de bonne heure ce matin, alors qu’il fait encore sombre. Elle marche, seule, dans la ville encore déserte. Elle veut, une dernière fois, se tenir auprès de Jésus. Peut-être murmure-t-elle tout bas ces mots du Cantique des Cantiques : « Je chercherai celui que mon cœur aime. » En arrivant au tombeau qu’elle découvre vide, elle aurait pu murmurer la suite : « Je l’ai cherché et ne l’ai point trouvé » !

        Marie ne comprend rien, mais elle se met à courir pour annoncer cela à ses frères. A leur tour, Pierre et Jean se mettent à courir pour aller voir. On dirait que, face à l’immobilité de la mort, tout s’est remis en mouvement. Il y a de l’air, du vent, de l’espérance qui rejoint une attente qui ne se savait pas.

        Attirée par ce lieu, par le mystère de cette absence, Marie y retourne, et elle reste là. Et c’est à elle, la première, que Jésus se révèle vivant ! Une présence qu’elle voudrait retenir… Mais doucement il lui fait percevoir que ce sera une autre forme de présence. « Ne me retiens pas ainsi ». C’est une présence-absence, si ténue qu’il faut beaucoup d’attention et d’amour pour la percevoir. Et si forte à la fois que plus rien ne sera pareil après ce jour. Jésus sera là, toujours, souverainement présent et souverainement libre. Rien ne pourra le retenir, ni l’empêcher de semer des graines de vie et d’espoir dans ce printemps de Pâques.

Sophie Machet

12 avril 2020

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En route vers la lumière – 9 avril 2020

 

La lumière, nous la cherchons en ce moment. Même si le soleil brille généreusement, nous sommes plongés dans l’incertitude sur notre devenir commun, enfermés dans nos maisons. Les ténèbres d’une société qui ne sait plus où elle va nous envahissent totalement. Alors, la route vers la lumière, où est-elle ?

Méditant le chemin pris par Jésus depuis son dernier repas en passant par sa passion et sa résurrection, nous allons oser affirmer que la force d’amour dont Il a témoigné est puissance de vie nouvelle. Jésus ressuscité, le cœur de notre foi, ce n’est pas seulement l’assurance d’un au-delà de notre mort, c’est la confiance que cette force qui a redonné vie à Jésus peut nous sortir dès maintenant de nos ténèbres. Pâques annonce que nos échecs, nos peurs de l’avenir, nos malheurs présents peuvent devenir des foyers de renouveau et de lumière éclatante.

Vivons ces jours avec un regard nouveau sur les appels à de vrais changements que suscite la crise actuelle. Portons au monde la confiance que Jésus nous ressuscite et nous conduit à la lumière: un beau cadeau à offrir à nos frères et sœurs en souffrance.

Bonnes fêtes de Pâques, tous confinés !

André Jobard

Tous serrés les uns contre les autres – 3 avril 2020

 

A tous les paroissiens confinés …

 

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        Quelle émotion pour moi de vous retrouver, chers paroissiens devant cette église comble, église abandonnée depuis des semaines ! Je vous vois tous serrés les uns contre les autres, hurlant votre joie de pouvoir enfin chanter d’une même voix : « Le Seigneur est ressuscité ». Je vous vois tous à vos places habituelles, je vois tous les animateurs de chants, Rémi, Nadine, le groupe aïneo, Jean-Marie, Bernard, Pierre, je vois tous les servants de messe, nos sacristains au complet, nos 2 diacres Patrice et Vincent, et j’entends le couloir des enfants grouillant de jeux et de cris. Et là, pour une fois vous êtes tous à l’heure, et même à l’avance. Puisque cette année nous voulons prendre le temps, nous avons décidé de venir une heure plus tôt, histoire de rattraper le temps perdu…

        Peut-être allez-vous penser que l’épreuve du confinement a été fatale à la raison de votre curé, pour qu’il voie son rêve déjà réalisé. Il est vrai qu’à force d’imaginer le moment où nous nous retrouverons dans la joie, il m’arrive de prendre mes rêves pour la réalité. Mais au moment où nous entrons dans cette grande semaine, dite semaine sainte, je pense que nous pouvons la vivre non pas seulement comme une épreuve à supporter en souhaitant qu’elle passe au plus vite, mais plutôt dans la confiance que rien n’est perdu, dans la confiance que ce temps de confinement imposé débouchera tôt ou tard sur une vie nouvelle. Ce qui a habité Jésus sur son chemin de croix que nous allons méditer toute cette semaine,(et pour cela reportez-vous aux 2 propositions qui nous sont offertes, l’une de notre évêque, l’autre de paroissiens qui ont médité chacun une station : très beau et merci à eux!), c’est une confiance absolue en son Père et un amour total de tous ses frères en humanité : même s’il a eu ses moments de doute, de peur, d’angoisse, il a tenu bon grâce à cette confiance que le Père ne l’abandonnera pas dans la mort, et ne donnera pas le dernier mot à la violence et à la vengeance.

        Frères et sœurs, que cette confiance traverse notre épreuve actuelle, et plus largement qu’elle nous stimule dans notre volonté à construire un monde plus fraternel. Chacun, depuis son lieu de confinement tentera de vivre cette semaine sainte dans cet esprit-là, en communion très forte les uns avec les autres. Et priez pour que les rêves de votre curé deviennent vite réalité.

Bonne semaine sainte à tous.

André Jobard

3 avril 2020

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Rameaux sans les buis – 5 avril 2020

 

Ces dernières années, suite à une maladie la quantité de buis disponible avait été considérablement réduite pour la fête des Rameaux. Cette année, c’est une autre maladie qui nous prive totalement de ce buis, que nous aimons emporter dans nos maisons ou déposer sur les tombes de nos chers disparus. Ce méchant virus, c’est de lui qu’il s’agit, nous empêche tout rassemblement, pas même ce moment festif et solennel de la bénédiction des rameaux sur le parvis de notre église. Au cours de cette célébration annuelle mais hélas pas cette année, nous évoquons ces foules qui, avec des branchages cueillis dans la campagne environnante acclament Jésus rentrant à Jérusalem. Il rentre dans cette ville où il sera arrêté, jugé comme un malfaiteur, condamné à mort, crucifié avant de sortir vainqueur du tombeau. Et ainsi en brandissant ces rameaux, nous aurions aimé à notre tour, acclamer Jésus qui a pris sur lui notre misère, notre peur de la mort, notre désespoir. Et aussi nous rappeler sa victoire sur la mort, sur la désespérance qui nous guette souvent, surtout quand nous traversons des périodes difficiles comme en ce moment. De là notre attachement à ces rameaux, témoins de notre confiance en Celui qui ne cesse de nous faire renaître.

Alors à défaut de rameaux cette année, prions pour que la vie l’emporte sur la mort, sur celle de nos défunts, et aussi pour que du neuf sorte de ce temps de retrait, de confinement qui nous est imposé.

André Jobard

CHRIST DES RAMEAUX
Alsace, bois polychromé, XVème siècle
Musée Unterlinden – Colmar

 

Jésus et les consignes gouvernementales – 29 mars 2020

 

Une fois de plus Jésus n’en fait qu’à sa tête : dimanche il était sorti de son tabernacle, le voilà qu’il récidive par ces mots adressés à son ami : « Lazare, viens dehors ! ». A-t-il eu droit à une contravention ? Je ne sais, mais il n’a en rien respecté les règles gouvernementales qui nous conjurent de rester chez nous pour stopper la propagation du fameux coronavirus.

A sa décharge, il faut dire que le pauvre Lazare était enfermé dans un tombeau, mort depuis 4 jours. En lui redonnant la vie, il a surtout voulu adresser à tous les témoins de l’événement un message d’espérance et les sortir de leur défaitisme, de leur difficulté à croire que la vie ne s’arrêtait pas avec la mort, qu’une autre vie était possible même en situation de crise, comme celle que nous connaissons en ce moment. D’ailleurs nous commençons à entrevoir ce que le confinement dans nos maisons peut générer comme générosité, comme initiatives nouvelles pour rester en lien, comme possibilité d’un monde moins gourmand, d’une consommation plus sobre, d’une redécouverte du rôle essentiel du corps enseignant et du corps médical.

Oui Jésus veut nous sortir des tombeaux dans lesquels nous étions tombés. Qui a dit qu’il était celui qui met tout à l’envers ? Heureusement qu’il l’a fait, à nous de nous engager dans cette brèche ouverte … tout en restant bien chez soi, pour l’instant.

André Jobard

 

Jésus est-il astreint au confinement ? – 22 mars 2020

 

       Le confinement : voilà un mot d’actualité. C’est-à-dire rester chez soi pour enrayer la propagation du fameux virus. Recueilli devant le tabernacle à l’église, j’ai pensé que Jésus était lui aussi confiné dans cet habitacle. De plus il ne dispose pas des moyens techniques modernes de communication, qui nous permettent de rester en lien les uns avec les autres. Pourtant dans ma solitude, qui est celle de beaucoup, et dans ma prière, je découvre que Jésus a dû sortir de son tabernacle, pour partager notre épreuve du moment. D’ailleurs il m’a montré son ‘attestation de déplacement dérogatoire’. Je ressens sa présence, présence aimante qui nous stimule à regarder autrement notre existence, et à consentir à ce jeûne inattendu, cette privation de rassemblements communautaires pour vivre en vérité le carême et le mystère pascal. Oui, Jésus est bien là au milieu de nous, au milieu de tous ceux qui souffrent plus que nous aux quatre coins du monde. Il n’est pas confiné dans un lieu sacré, il est dans notre vie, qui elle, est sacrée.

André Jobard

Noël, une lumière dans nos ténèbres – décembre 2019

 

        Parce que les temps peuvent être durs pour certains, parce que le doute a pu s’installer chez d’autres à la suite d’un deuil, d’un échec, d’une séparation, parce que la situation nationale et internationale est tendue, parce que, parce que… toutes bonnes raisons pour penser qu’il est déplacé de célébrer Noël surtout quand celui-ci est réduit à une immense fête marchande.

        Et pourtant nous éprouvons le besoin de faire la fête, même réduite à son minimum, mais avec l’émotion que suscite l’événement de la crèche. Car nous avons besoin de rappeler que la naissance de Jésus possède en elle-même une force de transformation sans égale. Parce que dans l’humble étable où il est né, brille déjà la lumière d’un monde nouveau inauguré par sa résurrection.

Bon et heureux Noël !

André Jobard, curé de la Visitation

Violences sexuelles – Des chrétiens de La Visitation prennent la parole – 21 mai 2019

Les évangiles nous disent que le Christ est toujours du côté des petits, des faibles, des malades.

La révélation des violences sexuelles commises par des prêtres sur des enfants et des personnes rendues vulnérables par une emprise malsaine mêlant l’autorité, le sacré et l’image paternelle a profondément secoué l’Église. Après s’être égarée en cherchant à se protéger, elle s’engage désormais dans une démarche de vérité, quoi qu’il lui en coûte.

Elle réalise la gravité pour les victimes de ces faits inqualifiables. Des états de stress post-traumatiques perturbent, parfois de façon dramatique, le psychisme des victimes, leur sexualité, leur vie sociale et familiale. Certains, précoces, peuvent être soignés rapidement. D’autres se révèlent de longues années après les faits traumatiques que le psychisme a essayé d’enfouir. Des psychothérapies, qui peuvent être longues, font prendre conscience aux victimes qu’elles le sont totalement, qu’elles n’ont aucune culpabilité malgré ce qu’a pu leur faire croire abusivement leur agresseur par sa séduction perverse.

Toute personne qui a connaissance d’une violence sexuelle sur mineur dans le cadre familial, cadre de loin le plus fréquent, à l’école, au sport ou dans l’Église doit en avertir la police, la gendarmerie ou la justice. Toute personne victime de violence sexuelle, quels que soient son âge et l’ancienneté des faits, est fortement incitée à le signaler aux autorités. La reconnaissance de la culpabilité de l’agresseur peut aider la victime à guérir. Le signalement réduit le risque que l’agresseur fasse d’autres victimes.

Le ministère de l’Intérieur a mis en place un portail de signalement gratuit, anonyme et disponible 24h/24. https://www.interieur.gouv.fr/Actualites/L-actu-du-Ministere/Signalement-des-violences-sexuelles-et-sexistes.

Une commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (CIASE) a été mise en place : https://www.ciase.fr/
Pour témoigner 01 80 52 33 55 (7 jours sur 7 de 9H à 21H), victimes@ciase.fr ou Service CIASE – BP 30132 – 75525 Paris cedex 11

Contact : Vincent Boggio

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Et pourtant… l’Esprit de Dieu souffle au désert – 6 avril 2019

        C’est avec ces mots d’une hymne de carême que j’introduis ma réflexion personnelle au sujet de la grave crise que traverse en ce moment notre Église. Oui, depuis quelque temps, nous avons le sentiment que celle-ci s’enfonce dans un abîme rarement atteint, avec la révélation de scandales qui touchent l’institution Église : crimes sexuels commis par des clercs, silence de la hiérarchie, décisions récentes difficilement compréhensibles. De quoi générer le désarroi chez beaucoup de ceux et celles qui avaient mis leur confiance en Elle, figure de Jésus-Christ notre sauveur. Un véritable désert, où l’Esprit de Dieu semble avoir laissé la place au démon.

        Et si ce désert était une chance pour un véritable renouveau ? En tout cas sûrement un appel à descendre du piédestal où la hiérarchie et les fidèles ont placé l’Église. Finis les apparats, les honneurs, les leçons de morale, les titres, la sacralisation de personnes ou de lieux. Place à l’écoute de la souffrance des victimes, à l’humble soumission à la justice des hommes, à la vérité. Quitte à vivre un dénuement extrême, celui de la croix. Alors le souffle de Dieu viendra à bout de notre faiblesse librement consentie, devenant ainsi notre force.

André Jobard

        Dans notre paroisse, des rencontres sont envisagées pour évoquer cette crise et chercher ensemble comment « réparer l’Église ».