Jésus au milieu des tempêtes de la vie – homélie du dimanche 14 novembre 2021

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Jésus au milieu des tempêtes de la vie

 

        Il est 20h, ce jour-là : papa finit de ranger le garage, maman écrase la soupe, les enfants terminent leurs devoirs, et voilà que la télévision TFI ou France 2 (je ne sais plus) ouvre le journal de 20h par ces mots : « attentat terroriste au Bataclan : 80 morts, réfugiés mourant de froid à la frontière de la Pologne, la guerre s’intensifie en Éthiopie, la Cop 26 en Écosse peine à prendre des décisions aptes à faire face au changement du climat. » L’un des 2 enfants, appelons-le Léo, ayant entendu cela et pris de panique se tourne vers ses parents pour se rassurer. Ceux-ci sont tout autant affolés par ces informations, mêlées à beaucoup d’autres nouvelles aussi catastrophiques : pas de quoi mettre un peu de paix et de sérénité dans leur vie déjà si compliquée. Il est vrai que quand tout va mal (difficultés à l’école, bagarres avec des copains, tensions avec les parents, les frères ou sœurs, ennuis de santé, perte d’un être cher, difficultés économiques), on a tendance à voir tout en noir, à en rajouter : signe d’un malaise, et signe aussi d’une envie de changement.

        Continuons notre histoire : Léo se réfugie alors dans sa chambre et tombe par hasard sur son livre de caté, sur un passage de la vie de Jésus, où il lit ceci : « le soleil et la lune vont perdre leur éclat, les étoiles tomberont du ciel, et tous les astres du ciel vont être ébranlés. » Il se dit : « tiens, Jésus, lui aussi n’annonce pas que des bonnes nouvelles, mais il n’exagère pas un peu ? » Il se rappelle soudain, car il l’a appris au caté, que les gens à qui saint Marc a écrit son évangile ont aussi bien des soucis ; ce sont des Juifs, qui étaient fiers de leur religion, de leur temple. Et voilà que tout cela est détruit par les Romains qui occupaient le pays à cette époque . Un immense désarroi, d’autant que ces Juifs devenus disciples, amis de Jésus sont aussi persécutés. Tout est remis en cause et Jésus va alors promettre à ses lecteurs que même dans les moments les plus violents, les plus tragiques de leur vie il sera toujours à leurs côtés.

        Léo, encore lui, en est tout retourné ; il a le pressentiment, un peu flou, mais réel, qu’effectivement Jésus ne peut abandonner ses amis, ceux qui mettent en lui leur confiance. Il a retenu cette phrase, qu’il a mis du temps à comprendre : « le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas », c’est-à-dire « le ciel aura beau tomber sur la terre, la maladie aura beau avoir le dernier mot, les guerres auront beau sembler interminables, les paroles de Jésus, paroles de consolation et d’espérance seront toujours là. » Et si le pape François nous propose de faire de cette journée la journée mondiale des pauvres, ce n’est pas simplement pour nous demander de leur donner quelques piécettes, c’est surtout pour nous offrir un cadeau. En effet les pauvres peuvent nous faire découvrir comment l’amour de Dieu et de Jésus aide à tenir dans les épreuves et à les traverser. Nous avons besoin d’entendre la foi des pauvres, c’est-à-dire cette capacité qu’ils ont à chercher la vie qui passe à travers la mort.

        Alors avec Léo, avec tous les pauvres que nous côtoyons, avec ceux que nous ignorons ou que nous ne voulons pas voir, chantons comme l’auteur du psaume, notre confiance en ce Dieu, qui dans les détresses ‘se tient à notre droite, et auprès de qui notre chair repose en confiance.’

André Jobard
14 novembre 2021