Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne – homélie du dimanche 27 septembre 2020

 

Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne

 

Pour une fois, c’est Jésus qui interroge les grands prêtres et les anciens du peuple. La question qu’il leur pose est bien simple. La réponse n’est pas difficile : dire non et agir quand même, c’est mieux que dire oui et ne pas agir. Il y avait une meilleure réponse : inventer un troisième fils qui dit oui et qui fait ce qu’il dit. Nous savons que ce n’est pas facile. L’épreuve de la pandémie nous rend humble et nous vérifions quotidiennement combien il est difficile de dire ce qu’on va faire et de faire ce que l’on a dit qu’on ferait.

Dans sa discussion avec ses contradicteurs, Jésus les associe au fils qui entend la demande, l’accepte et ne fait pas ce qu’il a dit. Mais ceux-ci ne peuvent pas le comprendre, ou ne veulent pas le comprendre, même quand Jésus leur explique ce qu’il leur reproche : ils ont écouté la parole de Jean-Baptiste quand il est venu à eux, mais ils ne se sont pas convertis et ils n’ont pas suivi cette parole, à l’inverse des publicains et des prostituées qui se sont repentis.

Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.

Comment recevons nous aujourd’hui cette parole qui nous semble adressée ?

va, c’est un commandement. Mais un commandement coloré de tendresse : Mon enfant

va travailler… Dans cette vigne il y a donc du travail pour tous, même pour le fils qui comptait peut-être sur les ouvriers du père pour vivre. La nature du travail n’est pas précisée. Chacun est à l’ouvrage selon son talent. Mais il s’agit bien d’agir et non pas de parler.

aujourd’hui… Le travail est quotidien comme le pain que nous demandons dans notre prière quotidienne. Et demain ce sera un nouvel aujourd’hui. Autrement dit aujourd’hui, c’est chaque jour…

travailler à la vigne… L’image de la vigne est habituelle dans la bible particulièrement chez Matthieu, comme dimanche dernier et dimanche prochain. Le propriétaire est clairement identifié : c’est Dieu le Père. Mais quelle est la vigne à laquelle il nous envoie travailler ?

Peut-être tout simplement sa création. Dieu a créé le monde pour nous. Depuis le 1er septembre, Journée Mondiale de Prière pour la Sauvegarde de la Création, jusqu’au 4 octobre, fête de Saint François d’Assise, l’Église célèbre la création. Va travailler nous dit Dieu sans piller les ressources de la planète mais en les partageant et en les respectant.

La vigne, c’était dans l’Ancien Testament, le peuple de l’Alliance. Dans l’Évangile, la vigne c’est Jésus (« Je suis la vigne« ) et nous sommes les sarments. La vigne, c’est donc aussi son Église dont les membres sont en communion avec lui.

Aujourd’hui ce sont les catéchistes de la paroisse qui sont envoyé.e.s pour travailler dans la vigne du Seigneur en portant la parole de Jésus aux enfants qui font grandir son Église.

Mais l’amour du Père ne cesse d’appeler d’autres sarments à d’autres tâches pour porter du fruit en étant unis aux autres. L’impératif pour réussir cette communion, comme nous le rappelle Saint Paul c’est l’humilité, ne pas chercher son propre intérêt mais penser aux autres en ayant les dispositions qui sont dans le Christ Jésus.

Avoir les dispositions qui sont dans le Christ Jésus, un sacré programme.

Vincent Boggio

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