Trois vœux : curiosité, humilité, joie – homélie du dimanche 2 janvier 2022

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Les lectures du jour

Trois vœux :

         Au début de leurs évangiles, Luc et Matthieu présentent chacun un bref épisode du séjour de Jésus à Bethléem. Luc que nous écoutons la nuit de Noël raconte une histoire de petites gens, un nouveau-né emmailloté dans une mangeoire et visité par des bergers. Matthieu change de catégorie sociale avec son histoire de mages venus d’Orient, de roi, de grands prêtres, de scribes, de chef, d’or, d’encens et de myrrhe. Le lecteur des évangiles comprend que Jésus est venu pour toutes les catégorises socioprofessionnelles comme on dirait aujourd’hui, et pour tous les peuples, ce que les premiers chrétiens de Jérusalem ont eu beaucoup de mal à admettre mais que l’apôtre Paul a immédiatement compris, lui qui a donné sa vie pour annoncer l’évangile de façon égale à tous, juifs ou non juifs, et réaliser la prophétie du livre d’Isaïe : Les nations marcheront vers ta lumière.

         Les bergers et les mages ont cependant des points communs qui échappent à la classification sociale. Ils partagent la même curiosité, la même humilité et la même joie devant l’enfant de Bethléem.

         Curiosité. Ils ont cherché l’enfant comme on cherche un trésor. Aux bergers, l’ange a donné deux indices : (1) dans la ville de David, (2) un nouveau-né dans une mangeoire. Trop facile pour eux. La ville de David, c’est Bethléem, ça tombe bien, c’est tout prêt puisqu’ils passent la nuit dans la région. Et pour trouver la mangeoire, il leur suffit de visiter toutes les étables, ça tombe bien, ils les connaissent toutes, ils sont bergers, ils ne peuvent pas en manquer une. Pour les mages, le jeu de piste c’est une étoile à suivre. Ça tombe bien, c’est leur métier de regarder le ciel. Ils le connaissent comme leur poche. Ils ne peuvent pas rater une étoile nouvelle. Ils savent se diriger. A chacun de ceux qui le cherchent, Dieu donne des indices adaptés. Il ne demande pas à un berger de reconnaître une étoile nouvelle ni à un mage de trouver une mangeoire. En ce début d’année je forme le vœu que chacun de nous soit attentif aux indices que Dieu lui donnera pour le trouver.

         Humilité. Bergers ou mages ce sont sûrement des hommes, des mâles, pas précisément le genre à s’extasier devant un nouveau-né. Pourtant, les bergers se hâtent pour aller dans la nuit à la rencontre d’un nouveau-né et les mages n’ont qu’une idée en tête depuis l’Orient : se prosterner devant un enfant qui vient de naître. En ce début d’année je forme le vœu que chacun de nous puisse prendre le temps de se détourner de ses passions et de ses préoccupations les plus hautes pour être attentif à toute nouveauté, toute fragilité qui pourrait lui dire quelque chose de Dieu.

         Joie. Celle que la chorale des anges communique aux bergers en marche vers la mangeoire, celle que les mages ressentent quand l’étoile s’arrête au-dessus de la maison. C’est la même joie empreinte de paix qui a été ressentie par tous ceux que Jésus a rencontrés, enseignés, soignés, relevés. C’est la joie des apôtres après la résurrection. En ce début d’année je forme le vœu que chacun ressente cette joie paisible à l’écoute de la Bonne nouvelle, y compris dans l’épreuve et la souffrance, et qu’il communique sa joie de croire à ceux qu’il rencontre.

Vincent Boggio
2 janvier 2022